L'orientation politique des 18-24 ans compte. Elle donne des indicateurs sur leur implication dans l'évolution du paysage politique, car dans quelques années ces jeunes seront assez mûrs pour défendre des causes politiques plus soutenues.
Des jeunes de tous les horizons
Une proportion importante de jeunes est issue de l'immigration. Ils ont des origines asiatiques, africaines, européennes, moyen-orientales et autres, ce qui se reflète encore beaucoup dans les traditions qu'ils adoptent, leur langue, leur cuisine et leurs pratiques religieuses.
Leur parcours professionnel est aussi diversifié que les études suivies et la diversité de leurs origines ethniques.
Certains sont entrés dans la voie professionnelle suite à des études universitaires, tandis que d'autres ont intégré des formations professionnelles.
Et si comme le dit Michel Conte, chorégraphe et compositeur québécois, "ne pas parler de sexualité, c'est... ne pas parler de soi", que dire de la sexualité des 18-24 ans, la tranche d'âge qui nous concerne ?
Chaque jeune connaît une sexualité qui lui est propre, allant des pratiques LGBTQ+ à des unions hétérosexuelles ordinaires.
Quant à leur situation socio-économique, elle révèle que les 18-24 ans ne sont pas spécifiquement issus de milieux aisés. Certains d'entre eux grandissent dans des familles précaires et rencontrent des difficultés d'accès à des ressources pour financer leurs études, par exemple.
Demis Roussos, chanteur grec, pensait que les jeunes payaient la note de tous les problèmes sociaux, typiquement ceux issus de la crise économique et que c'étaient eux qui étaient sans travail.
C'est dire combien cette part de la population peut être sensible à la précarité.
Enfin, pour parler de leurs intérêts et de leurs passions, nous soulignerons leur contribution à la richesse culturelle et créative de la société française par l'intérêt qu'ils portent aux arts, à la musique, aux technologies et au sport.
Et ils apportent une pierre angulaire non négligeable aux institutions politiques : sujet sur lequel nous avons choisi de nous étendre dans cet article.
Les aspirations politiques des 18-24 ans...
Les grèves pour le climat et autres manifestations menées par de nombreux jeunes révèlent leur engagement politique. Face à l'urgence climatique, ces derniers demandent des mesures concrètes, la promotion des énergies renouvelables et des politiques plus strictes.
Au centre des préoccupations des 18-24 ans, la question de l'égalité des sexes a conduit de nombreux jeunes à se rallier à des mouvements féministes et de sensibilisation, ainsi qu'à des actions de plaidoyer. Des collégiens et lycéens ont dédié toute une page Facebook à l'égalité des sexes et à la lutte contre le sexisme: Jeunes contre le sexisme-Jeunes pour l'égalité.
Les 18-24 ans sont plus que jamais sensibles aux questions de discrimination, de racisme, d'homophobie et de toutes formes d'oppression, c'est pourquoi ils sont nombreux à défendre la justice sociale.
Perle-Merode Kabambi, élève de la 12ᵉ année à l'École secondaire catholique Pierre-Savard, pour soutenir cette lutte, écrit : "La lutte pour la justice sociale n'est pas un choix, mais plutôt une obligation civile qui exige un engagement et une participation totale de tous les membres actifs de la société".
Outre les injustices qui révoltent les jeunes, l'économie constitue un objet de lutte nécessaire pour leur vie quotidienne et leur avenir.
Ils accusent des inégalités économiques et sociales encore très présentes en cette première moitié du XXIe siècle.
Les 18-24 ans prisent de nouvelles formes d'économie comme l'économie collaborative ou encore l'économie sociale et solidaire.
Collaboration, partage des ressources et durabilité constituent les critères les plus recherchés chez ces jeunes.
...sont importantes pour l'avenir de la France
En tout premier lieu, les 18-24 ans représentent la future génération de leaders et de décideurs du pays. C'est entre leurs mains que les nouvelles idées et les idées progressistes vont émerger dans la France de demain. C'était le mot du Premier ministre du Canada, Justin Trudeau : "La jeunesse n'est pas le futur, c'est le présent. Les jeunes d'aujourd'hui sont les leaders de demain, les acteurs du changement et les porteurs d'espoir pour un meilleur avenir".
Les préoccupations et les demandes des 18-24 ans influencent tout de même les choix politiques. Quelquefois, la France les priorise à toute autre préoccupation et à toute autre demande, la jeunesse étant un segment important de la population.
Emmanuel Macron, Président de la République française, s'est exprimé sur la question : "La jeunesse n'est pas seulement l'avenir, elle est aussi le présent. Les préoccupations et les demandes des jeunes doivent être écoutées et prises en compte dans les choix politiques. En donnant la priorité à la jeunesse, nous investissons dans l'avenir et construisons une société plus équitable et dynamique pour tous".
Il y a dans les aspirations politiques des jeunes de 18 à 24 ans des indicateurs des évolutions sociétales au sein de la population. En l'occurrence, on vit dans un contexte de diversité et de bouleversements environnementaux auxquels les jeunes ne sont pas insensibles. Greta Thunberg, militante pour le climat et la justice sociale, pensait que dans un contexte de diversité croissante et de bouleversements environnementaux, il était essentiel d'écouter et de prendre en compte la voix des jeunes, car ils étaient profondément conscients des défis auxquels nous étions confrontés et étaient prêts à agir pour un meilleur avenir.
Pourquoi ne pas écouter les aspirations de ces jeunes et leur donner une voix dans les décisions politiques ?