La Terre va mal, relève t-on dans l'à-propos d'une publication de l'essayiste Pierre Rabhi1. Cette affirmation nous incite à retrousser nos manches et à venir en aide aux êtres vivants menacés d'asphyxie.

Dans cet article, nous aborderons les gestes essentiels qui peuvent sauver notre planète et que chacun doit veiller à adopter durablement, afin d'améliorer notre qualité de vie et de garantir un environnement sain pour les générations futures.

Une réduction des déchets et une consommation responsable

Utiliser des sacs réutilisables, éviter les produits à usage unique et pratiquer le compostage est déjà un premier pas.

En 2020, la France produisait 309 millions de tonnes de déchets, soit 40 % de la consommation intérieure de matières : 4,6 tonnes de déchets par habitant.

Ces déchets comprenaient des déchets minéraux (provenant du secteur de la construction), des déchets dangereux et des déchets non minéraux non dangereux (recouvrant les déchets produits par des secteurs d’activité tels que l’agriculture, l’industrie et le secteur tertiaire, ainsi que les ménages).

En 2023, selon un rapport d'alerte dressé par Bruxelles, la France comptait parmi les États qui « ne parviendront sans doute pas à remplir une partie de leurs objectifs européens en matière de recyclage des déchets ».

La collecte séparée des biodéchets reste trop faible. Cela est dû au fait que les déchets municipaux ne sont pas toujours séparés, d'après un haut fonctionnaire européen.

C'est ici que la sensibilisation au tri et à une consommation responsable est nécessaire.

La consommation responsable concerne le choix de produits locaux, de saison et durables, ainsi que la réduction de la consommation de viande.

Qu'en est-il de la consommation responsable des Français à quelques semaines de La journée internationale Zéro Déchet ?

Kantar révèle, dans une étude datée du 6 novembre 2024, un écart significatif entre l’engagement souhaité par les Français envers une consommation durable (60 % des consommateurs) et la réalité de leur implication (44 % des consommateurs se considérant réellement engagés).

Néanmoins, des villes comme Paris et Capannori (Italie) ont connu des succès en matière d'initiatives écologiques grâce à des programmes « Zéro Déchet » et de sensibilisation.

Le site de la ville de Paris présente tous les objectifs du programme « Paris Zéro Déchet », lancé en 2015, visant à réduire les déchets de 30 % grâce à la mise en place de zones de compostage communautaire et d'ateliers de sensibilisation au tri des déchets.

Dans un article publié le 3 novembre 2020, le média Euradio titre : Zéro Déchet: l'exemple vertueux de Capannori. Cette petite commune, située dans la province et la plaine de Lucques en Toscane, dans l'Italie centrale, est parvenue à réduire ses déchets de 40 % grâce à des politiques de tri strictes et à l’implication des citoyens dans des programmes de sensibilisation.

Pour en débattre, Rossano Ercolini, professeur, coordinateur du centre de recherche Zéro Déchet de Capannori et président de Zero Waste Europe, a accepté d’être interviewé au micro de la radio associative :

Au niveau européen, je suis plus positif : il me semble que l'Europe, avec sa culture pragmatique, trace un chemin dans la bonne direction. Le problème est le timing.

Encore un pas à franchir !

Transports durables et économies d'énergie

Privilégier la marche, le vélo, les transports en commun ou le covoiturage au lieu de conduire seul n'est pas encore commun à tous.

Recourir à des moyens de transport moins nuisibles, c'est opter pour l'écomobilité ou la mobilité durable.

À l'exemple de Copenhague, ville du Danemark, nous pourrions choisir de réduire l'utilisation de notre véhicule à essence. Dans cette ville, environ 62 % des habitants se déplacent à vélo quotidiennement, grâce à des infrastructures cyclables bien développées et à un engagement fort des autorités locales.

L'initiative du covoiturage en France représente également un grand pas en avant. Des plateformes comme BlaBlaCar ont facilité le partage de trajets, réduisant ainsi le nombre de véhicules sur les routes et l'empreinte carbone des déplacements.

De nombreux moyens ont été déployés et des mesures politiques prises pour faciliter cette autre forme de transition écologique, mais l'acceptabilité et la participation active restent insuffisantes.

Nous demeurons fortement dépendants des énergies fossiles.

À en croire un rédacteur du blog Carbo, cela serait l'affaire des jeunes :

La nouvelle génération a un rôle important à jouer dans le développement de l’écomobilité. En effet, sans engagement de la part des jeunes, la mobilité durable ne peut pas s’installer de manière durable. Il faut qu’ils changent leurs habitudes en ce qui concerne les moyens de transport utilisés au quotidien.

Dans le même article, on mentionne la réduction de la pollution de l’air dont on peut bénéficier en optant pour la mobilité durable, et surtout la réalisation d’économies d'énergie.

Faire des économies d'énergie témoigne d'une conduite écoresponsable. Cela peut aussi impliquer d'éteindre les appareils électriques lorsqu'ils ne sont pas utilisés, d’utiliser des ampoules LED ou d’opter pour des appareils économes en énergie.

En associant à ces initiatives un recyclage approprié et un peu de sensibilisation, nous pourrions sortir de la crise.

Recyclage et sensibilisation

Trier correctement les déchets pour faciliter le recyclage et réduire le volume des déchets envoyés en décharge résoudrait de nombreuses difficultés.

Pour que le recyclage soit mené à bien, insiste un rédacteur de GreenPeace, le tri des déchets est essentiel, sinon un déchet recyclable peut se retrouver en décharge ou bien incinéré.

Cependant, en amont du recyclage, qui n'est pas une solution miracle, il est crucial de réduire les déchets à la source : refuser le non-essentiel, réduire les emballages, réutiliser plutôt que jeter, composter ses biodéchets : recycler en dernier recours.

La sensibilisation autour de ces sujets doit se poursuivre pour préserver notre environnement.

Informer et encourager les autres à adopter des comportements respectueux de l'environnement créerait un effet boule de neige, et le changement de comportement se ferait à plus grande échelle.

Les comportements respectueux de l'environnement devraient devenir la norme pour favoriser le désir d'appartenance ou de conformité.

La protection de l'environnement est une responsabilité collective. Sensibiliser le plus grand nombre répartirait à chacun le rôle qui lui incombe.

Et pour assurer la pérennité des efforts de protection de l'environnement, une éducation accessible à tous est nécessaire.

La Journée mondiale du nettoyage de la planète, ou World Cleanup Day, regroupe toutes ces initiatives. Les ministères de l'Aménagement du territoire et de la Transition écologique résument cette journée ainsi :

Ce mouvement citoyen mondial vise à mobiliser tous les acteurs du territoire autour de la thématique des déchets abandonnés. Des opérations de nettoyage sont prévues du 18 au 22 septembre 2024. Cet événement est universel : petits et grands peuvent y participer !

Outre cette journée mondiale du nettoyage de la planète, dans les écoles, des programmes éducatifs existent, mais la préservation de notre environnement est un engagement à long terme.

Que vous choisissiez de rejoindre une initiative locale ou d'adopter des pratiques durables, chaque geste compte !

Notes

1 Rabhi, P. (2019), La part du colibri, Éditions La Loupe.