Le leadership fait partie des grands sujets de réflexion, notamment dans les écoles de management et les écoles de commerce où l’on étudie les caractéristiques du leadership, les traits et qualités d’un bon leader, etc…

Mais à bien y réfléchir si finalement être leader n’était pas seulement avoir un goût prononcé pour les autres ?

Ce n’est pourtant pas la pensée immédiate qui nous vient lorsqu’on pense au leadership, n’est-ce pas ?

En effet, si je vous dis « leader », vous me répondrez « charisme ». En effet, un leader est souvent charismatique, mais pas seulement. Et de nombreux leaders ne sont pas si charismatiques que cela. Peut-on dire que le leadership est inné ? Pour certaines personnes, il l’est, certaines personnes portent le leadership en elles, sans l’avoir appris, car elles sont dotées de qualités naturelles nécessaires pour avoir ce rôle de leader : le courage, la confiance en soi, l’exemplarité. Mais heureusement pour toutes les autres personnes, le leadership s’acquiert aussi avec des mises en situation, des décisions à prendre… La vie.

Oui, la vie mettra en face des personnes des situations qui exigeront d’elles d’être sur le devant de la scène, alors qu’elles sont timides, et de travailler ainsi la confiance en soi. Ou bien des conditions qui imposeront de prendre des situations à bras le corps, ou de devoir dire des vérités qui prendront beaucoup de courage. Alors au fil de la vie et des expériences, les personnes sauront ainsi acquérir les qualités nécessaires au leadership.

Si je vous demande de penser aux traits du leader, vous me répondrez, notamment, « exemplaire », ou bien « inspirant », et là encore vous aurez raison. Un leader ne saurait être un leader, s’il ne revêt pas ces deux qualités-là : quelqu’un qui mène les autres vers des valeurs communes, et un projet commun, un objectif commun doit être un exemple pour son équipe, et d’ailleurs quelles que soient les valeurs et les objectifs. Je développerai ce point ultérieurement.

Tout groupe est constitué d’un leader, car chaque groupe a en effet besoin d’un meneur pour avancer vers un but commun, quelqu’un qui sait parler aux autres, qui sera visionnaire ; tout comme une équipe a besoin de son entraîneur et de son chef de file sur le terrain. Un groupe pour se diriger vers son projet nécessite une direction, et une voix, des valeurs partagées, et des accords sur les chemins à prendre. Mais reprenons ici l’idée des valeurs. Imaginons une association humanitaire dont les valeurs sont l’altruisme et la transparence, le chef de cette association devrait être exemplaire sur ces valeurs dans son comportement, afin que les membres du groupe le suivent sans conteste, car il aura gagné leur confiance et leur crédit. Imaginons à présent une association de malfaiteurs où les valeurs partagées sont l’argent à tout prix, l’égoïsme et le « sans foi ni loi », chaque nouveau membre de cette association devra être recruté suivant ces valeurs. On voit d’ailleurs difficilement un membre de la première association travailler dans la seconde et inversement.

Donc, quelles que soient les valeurs, celles-ci doivent être partagées par les membres de l’organisation pour que la collaboration soit pérenne ! Dans le domaine associatif, familial, et professionnel. Familial aussi, car le couple, au-delà de l’amour est une association de deux personnes qui devraient partager les mêmes valeurs…mais je m’égare.

De façon moins évidente, et peut être peu enseignée, quand un leader décide de mener une équipe vers un projet commun, la première qualité que ce leader devrait avoir n’est-elle pas celle d’aimer les autres, les membres de son équipe, pour être à leur service ? Je pose là une vraie question.

Alors, qui est au service de qui dans un groupe ? Les membres pour le leader ou le leader pour les autres, ou encore tous pour le projet ? Un peu de tout. Certes les membres sont tous au service d’un objectif commun, certes, les membres sont au service du leader, mais ce que l’on perçoit souvent moins, c’est que le leader est au service de son équipe, de son groupe et doit être à l’ écoute de chacun avec amour, compassion et empathie, pour tenir compte des qualités de chacun, et des remarques de chacun, et pour que chacun se sente partie intégrante et au service du projet, avec un guide en tête du groupe. Et aussi pour que chacun puisse être utilisé en fonction de ses qualités, ses compétences, ses motivations, son rythme, ses contraintes, ses disponibilités. Une grande écoute donc est nécessaire de la part du leader, qui doit vraiment aimer l’autre pour que le projet puisse avancer dans la durée et dans la sérénité. Aussi, un bon leader devrait mettre son égo de côté, ou bien que cet égo soit au service des autres.

Un bon leader doit avoir un goût prononcé des autres, ne pensez-vous pas ?