Les trois lettres qui estampillent malheureusement et lamentablement nos sociétés d’une marque terrible, la marque du «moi je », la marque de l’individualisme, la marque de l’image, de l’apparat, de la performance, de l’ultra richesse comme modèle à suivre…
Stop à l’égo !
Après tout un article sur les réseaux sociaux, je remonte un peu plus en arrière avec les centres commerciaux…
Les centres commerciaux, les publicités et les marques
On nous a fait croire dans les années 1970, à une meilleure société avec l’arrivée des centres commerciaux Mammouth et autres enseignes d’ailleurs disparues depuis pour certaines d’entre elles. Il y avait un côté tellement pratique à aller faire ses courses et pouvoir tout trouver sous le même toit… et en plus, on pouvait avoir des tomates en hiver, mais on ne nous disait pas que ces mêmes supermarchés, ou hypermarchés emportaient avec eux dans leurs bagages recouverts de paillettes nommées facilité et surconsommation, un nouveau modèle de consommation qui allait s’imposer de plus en plus. Adios les petits commerces de proximité, et oui aux galeries marchandes où les enseignes se disputent le chaland.
Dans un hypermarché, la concurrence fait rage, et s'avère terrible ! Que faire pour se faire remarquer alors ??? Il faut se différencier sur son positionnement produit bien sûr, mais aussi grâce à la PLV, pour ceux qui ne connaissent pas, la Promotion sur Lieu de Vente… Le chaland a droit à son lot de tapis promouvant une marque, ou de commerciaux faisant tester, qui le chocolat, qui le saucisson, qui le jus de fruit…. Ou d’écrans démontrant l’efficacité d’un tournevis électrique qui restera dans le placard pour finir à la cave, avant d’être donné à son pote Jojo La Bricole qui … bricole plus.
Alors, il s’agit de créer des campagnes publicitaires, de promouvoir ses marques, de se faire connaître, de sponsoriser, d’être présent pour qu’au moment où le prospect fera son choix dans le rayon, dans la galerie marchande, il opte pour le produit vu partout, promu partout… à la radio, à la télé, sur internet… des publicités sur internet, dans la boîte aux lettres, des annonces à la pompe à essence, des bannières dans les jeux vidéos, les publicités se cachent partout, les SMS, le système est tellement perverti désormais que l’on nous propose de payer pour ne plus avoir de publicités… On s’étonne des salaires mirobolants des acteurs et des joueurs de football, mais ce sont les sponsors et les publicités qui permettent tout cela… à la base, c’est nous qui payons toute cette mascarade ! Payez pour respirer et être tranquilles !!!!!! Aaaaaaaaaaahhhhhhhhhh!
Et les mentalités ont été préparées depuis des décennies, avec notamment Edward Bernays, pionnier de la propagande et de la manipulation des masses… Edward Bernays, qui avait commencé sa vie professionnelle en tant que journaliste, dès le début du 20ème siècle avait bien compris le pouvoir de la publicité… pour exemple, la proposition qu’il avait faite à un industriel du tabac qui souhaitait élargir la cible de consommateurs de cigarettes aux femmes qui jusqu’alors n’étaient pas concernées par le sujet puisque fumer était un acte radicalement masculin dans les années 1920… mais il fallait générer plus de revenus… alors associer la cigarette à la liberté féminine et à la minceur aussi, tel a été le « coup de génie » d’Edward Bernays pour faire campagne auprès des médecins américains et par les campagnes d'affichage publicitaires en associant cigarettes, liberté, femme et minceur… défi gagné, les femmes se sont mises naturellement à fumer pour affirmer leur liberté et leur pouvoir vis-à-vis de l’homme.
Edward Bernays écrit à ce propos :
Parce que l’événement devait apparaître comme une information neutre sans aspects publicitaires, les actrices devaient être exclues. D'autre part, si des jeunes femmes défendant le féminisme - du Parti des femmes, par exemple - pouvaient participer, et par là même faire de la publicité au mouvement, serait également positif… Si elles doivent être belles, elles ne doivent pas être trop stéréotypées. Trois pour chaque église devraient suffire. Bien sûr, elles ne doivent pas simplement fumer en descendant les marches de l'église. Elles doivent se joindre au défilé de Pâques, en soufflant la fumée de manière ostentatoire.
Edward Bernays est devenu conseiller d’hommes politiques américains par la suite, et a surtout ouvert la porte au pouvoir publicitaire exploité par la suite de façon systématique et étudiée par les enseignes, les marques à travers le monde… modèle de surconsommation oblige !
Des décennies plus tard, nos adolescents sont contaminés par les marques qui s’imposent dans les cours de récré… partout… les fêtes comme Noël deviennent indécentes tellement les gens surconsomment… Être tout cela flatte finalement … l’égo.