La NBA a repris ses droits et tous les passionnés de basket français suivent avec attention les premiers pas de Victor Wembanyama sur les terrains outre-atlantique. Pour la première fois de l'histoire un français est drafté en première position par une équipe américaine, en l'occurrence, les San Antonio Spurs. Une équipe bien connue en France pour avoir été celle du meilleur joueur français à ce jour, Tony Parker. Dans tous les cas, leurs trajectoires seront différentes, les attentes aussi. En effet Tony Parker ne fut sélectionné qu'à la 28ème place de la draft 2001. Cela ne lui a pas empêché de de faire une des plus belles carrière du sport tricolore en remportant 4 bagues de champion NBA, de devenir le premier MVP européen des finales et depuis peu membre émérite du Hall of Fame, le panthéon des joueurs NBA, aux côtés de ses deux compères des Spurs, Tim Duncan, 1er choix de la draft en 1997 et Manu Ginobili, drafté en 57ème au deuxième tour de celle de 1999. Nous allons décortiquer ce système de la draft cher au sport américain car il concerne les 4 ligues sportives les plus en vue aux USA et aussi retracer l’histoire de quelques top picks afin de se préparer à l'ascension de notre pépite made in France.
La draft, comment ça fonctionne?
La draft, un système où les équipes choisissent les joueurs pour rejoindre leurs rangs, est une composante essentielle des ligues sportives américaines telles que la NBA (basketball), la NFL (football américain), la MLB (baseball) et la NHL (hockey sur glace) qui évoluent en système fermé, pas de descentes ni de montées. Elle vise à équilibrer la compétition en permettant aux équipes les moins performantes d'obtenir les meilleurs talents disponibles. Cela empêche la concentration excessive de talents dans quelques équipes, assurant ainsi un championnat plus compétitif. Elle offre aux jeunes talents une opportunité de jouer à un niveau professionnel. La première draft NBA a eu lieu en 1947. Les joueurs étaient sélectionnés de manière informelle mais aujourd'hui, le processus de draft implique des évaluations minutieuses des joueurs par les équipes, des camps d'essai, des entretiens et des analyses de données avancées car le bon choix de joueur peut avoir des répercussions sportives et financières colossales. La draft génère un grand intérêt parmi les fans. C'est un événement annuel très médiatisé qui suscite l'excitation, permettant aux fans de rêver des futures stars de leur équipe favorite. Nous avons pu voir toute la hype autour de cet événement avec la possibilité d’avoir pour la première fois de l’histoire un numéro un de la draft originaire de notre pays!
Les coups sûrs
Obtenir le pick numéro un est quasiment une garantie de succès. Choisir le meilleur joueur de sa génération parmi les meilleurs universitaires du pays offre une assurance tous risques. Nombreux sont ceux à avoir fait une carrière exceptionnelle en remportant de nombreux titres collectifs ou individuels. On peut citer Lebron James 1er choix en 2003, meilleur marqueur all-time, Kareem Abdul-Jabbar en 1969, deuxième meilleur marqueur all-time, Shaquille O’Neal en 1992, 4 titres NBA, Hakeem Olajuwon en 1984, 2 titres NBA… Tous devenus membres du Hall of Fame, ils ont su dans leurs carrière éviter les pièges qu’un athlète de haut niveau peut avoir à affronter, les blessures, l’entourage néfaste et la potentielle crise de confiance que de telles attentes peuvent engendrer. Il suffit de s’en inspirer, ça tombe bien, Tim Duncan, numéro un de la draft 1997 pourra servir de mentor à notre basketteur français, il connaît le coach, l’équipe, la ville et surtout son poste!
“Les oubliés” de la draft
Considéré par beaucoup comme le plus grand joueur de basket de tous les temps Michael Jordan a remporté 6 titres NBA avec les Bulls et a été élu MVP à de nombreuses reprises mais il ne fut choisi qu’à la troisième place de la draft 1984. Les Blazers qui ont choisi Sam Bowie en deuxième choix s’en mordent encore les doigts. 3ème position cela va encore, mais quand on oublie des talents comme Larry Bird, 6ème choix en 1978, pire encore Dennis Rodman au 2ème tour en 27ème position de 1986, lui qui est considéré comme un des meilleurs défenseurs de la ligue et champion NBA à 5 reprises ou plus proche de nous Kawhi Leonard en 15ème choix en 2011, double champion NBA, on peut se poser des questions sur les recruteurs et de la pertinence de leurs choix. Bien évidemment, il est aussi difficile de miser sur d’aussi jeunes joueurs en espérant qu’ils deviennent des légendes du jeu. Kobe Bryant avait décidé de passer outre l’université pour se présenter à la draft. Son talent ne faisait aucun doute, mais pour qu'une équipe se décide de mettre son 1er choix de draft dans la balance pour un talent si précoce, rien n’était moins sûr. Les Lakers décidèrent de prendre ce pari en 1996 en sélectionnant à la 13ème place ce lycéen qui mit quelques années avant de devenir le joueur le plus souvent comparé à Jordan dans l’histoire du jeu. 5 fois champion NBA et plus de 30000 points sur l'ensemble de sa carrière.
Les Européens et la draft
Le premier joueur européen à être sélectionné au premier tour de la draft NBA et à jouer effectivement dans la ligue est Detlef Schrempf, un joueur allemand. Il a été sélectionné par les Dallas Mavericks au 1er tour, 8e choix, de la draft de 1985. Schrempf est devenu l'un des meilleurs joueurs européens de l'histoire de la NBA, remportant trois fois le titre de meilleur sixième homme et participant à plusieurs All-Star Games.
Depuis, de nombreux joueurs européens talentueux ont été draftés et ont connu du succès en NBA, contribuant ainsi à l'internationalisation du jeu. Les recruteurs sont alors partis en Europe prospecter afin de dénicher les meilleurs talents. Le jeu différent proposé dans les ligues européennes commence à s’accorder de mieux en mieux au profil NBA et les joueurs du vieux continent sont réputés pour avoir un QI basket plus élevé. Tony Parker (Spurs) et Dirk Nowitzki (Mavericks) montrent la voie et deviennent champions et MVP des finales NBA. Giannis Antetokounmpo, le ‘greek freak” les imite. Drafté en 13ème position en 2013, il gagne enfin le titre suprême en 2021. Même Chose pour Nikola Jokic, le joker serbe, drafté en 41ème position en 2014, champion NBA en 2023 après avoir été élu MVP de la saison régulière deux fois consécutivement.
Que peut-on espérer pour la première saison de “Wemby”?
Seul un joueur a remporté un championnat NBA dès sa première année après avoir été drafté, Magic Johnson, sélectionné par les Los Angeles Lakers au premier tour, premier choix absolu, de la draft de la NBA en 1979. Lors de sa première saison dans la ligue (1979-1980), Magic a été instrumental pour les Lakers, les menant à la victoire en NBA Finals. Cela a marqué le début d'une carrière exceptionnelle pour celui qui est devenu l'un des plus grands joueurs de l'histoire de la NBA. Plus facile à dire qu’à faire, Wembanyama n’a qu'à s’inspirer de ces légendes du jeu, continuer à travailler pour progresser et son destin d’étoile du sport nous apportera sans doute une réponse à la hauteur des attentes.