Indispensable à l’équilibre de la sélection espagnole, l’ailier de Leipzig a régalé lors de cet Euro. Dans l’ombre de Lamine Yamal, le natif de Terrassa a survolé la compétition. Une performance qui pourrait (devrait) lui permettre de faire enfin décoller sa carrière, à 26 ans. Il n’est pas bankable, ne vendra jamais pour le milliard d’euros de maillots, ne s’attarde pas en conférence de presse, pas plus présent que cela sur les réseaux sociaux, mais Daniel Olmo vient, à l’issue de ce Championnat d’Europe des Nations, de franchir une nouvelle étape dans sa progression. Titulaire à Leipzig depuis quatre ans, l’ailier a choisi cet été le Barça, moyennant soixante millions d’euros.

De La Fuente, le numero uno

Au terme d’un Euro d’une rare pauvreté en termes de qualité de jeu, la Roja a réussi à faire carton plein. Reçue 7/7, la sélection emmenée depuis quelques mois seulement par Luis de la Fuente a mis tout le monde d’accord en l’espace d’un mois, devenant le 14-Juillet dernier la seule grande nation du football à être sacrée quatre fois dans ladite compétition. L’artisan de tout cela ? Oui, car bâtir une machine à gagner en aussi peu de temps relève de l’exploit que peu de protagonistes peuvent se targuer d’avoir réalisé. En conservant l’identité de jeu ibérique, le fameux tiki-taka et en se reposant sur le noyau dur des équipes de jeunes qu’il a entraîné depuis 2013, le sexagénaire a conduit son bolide jusqu’à un sacre, il faut avant tout le dire, inéluctable. Un parcours sans faute, de la Croatie de Luka Modric à Berlin jusqu’à l’Angleterre de Jude Bellingham en finale, avec seulement une petite prolongation disputée face à l’Allemagne en quarts, ce nouveau titre continental ne pouvait tomber que dans les bras de cette Roja sans paillettes, mais à l’expression collective déjà très solide. Et avec un Dani Olmo époustouflant, buteur providentiel et talent enfin affirmé, cette nouvelle génération pourrait bien ne pas s’arrêter là.

Produit de la Masia, ça ne s’invente pas

Car si le monde a découvert l’éclosion du tout jeune Lamine Yamal et à un degré moindre celle de Nico Williams, c’est bien le catalan de naissance, tantôt milieu créatif, tantôt ailier, qui a terrorisé les défenses. Olmo, débarqué au célèbre centre de formation espagnol à l’âge de neuf ans en provenance du club rival perico, n’a pas fait pas de vieux os au Barça qui lui a préféré un autre jeune, un certain Lee Seun-Woo (qui n’a jamais explosé). Poussé vers la sortie, c’est sous l’impulsion de son père Miquel qu’il choisit de quitter le cocon et de s’engager au Dinamo Zagreb. Alors qu’il n’a que seize ans, c’est dans le club de la capitale croate qu’il va faire ses grands débuts. Trois saisons plus tard, il quitte le Prva NHL pour la Bundesliga où le RB Leipzig alors entraîné par Julian Nagelsmann pose 30 millions pour le récupérer. Joueur lambda en club, Dani Olmo va surtout se faire repérer lors de l’Euro Espoirs 2019, compétition que la Rojita va remporter avec, déjà, aux manettes, Luis De La Fuente. Comptant Fabian Ruiz et Mikel Oyarzabal notamment dans les rangs, il ne fallait pas être trop visionnaire pour savoir que cette équipe-là serait capable de tout arracher dans les années qui suivirent.

Le Barça de Flick plutôt que le City de Guardiola

Le mercato estival a donc sonné la fin de son aventure en Allemagne. Avec des offres venues des quatre coins d’Europe, Olmo a eu l’embarras du choix mais c’est le coeur qui a parlé et assez logiquement qu’il s’est engagé dans son club formateur, celui qui lui a tout appris. Une sorte de revanche sur la vie, avec, au quart de siècle, la volonté de s’imposer dans le onze d’Hansi Flick qui ne manque pas de concurrence. Buteur face à Valladolid pour le 7-0 à Monjuic samedi dernier, réalisation typiquement « Olmoesque », le jeune ibère va pouvoir enfin s’éclater dans le club de ses rêves. L’histoire est belle.