La Charte des Nations unies de 1945 stipule que tous les membres de l'ONU doivent régler leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière à ne pas mettre en danger la paix, la sécurité et la justice internationale.
Au paragraphe 1 de l'article 1, la Charte établit une obligation pour tous les États à résoudre les problèmes par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international. Toutes ces règles sont appelées «jus cogens», c'est-à-dire, contraignantes pour tous les États. Le maintien de la paix est important et nécessaire pour le développement de chaque civilisation.
En Afrique malheureusement, nous voyons que certains territoires contestés deviennent des théâtres de guerre. Les différends territoriaux en Afrique ne sont pas seulement des questions géographiques et socio-ethniques, mais aussi économiques : la lutte pour les minéraux de ces territoires. L’or, le pétrole, le gaz, le diamant et autres matières premières, constituent des facteurs pouvant déclencher des crises en Afrique. On se souvient des différents conflits armés qui ont secoué la RDC, le Libéria, la Sierra Leone et plusieurs pays africains à cause de l’attraction de ces ressources.
La dialectique de l’ordre et du désordre en Afrique va jusqu’à s’illustrer à travers de faux conflits ethniques, ayant en filigrane des buts terroristes, des centres d’intérêt, le partage du pouvoir ainsi que le partage du géant territoire africain. Le cas du conflit centrafricain et bien sûr le casse-tête malien, qui a secoué toute l’espace CEDEAO est encore vif dans nos souvenirs de jeunes chercheurs en droit international. Plusieurs méthodes sont utilisées pour la résolution des conflits en Afrique. On peut citer les procédures diplomatiques à savoir la négociation diplomatique, les bons offices visant essentiellement à faciliter la reprise des négociations entre les parties et la médiation.
Les exemples de médiation sur le continent sont nombreux. Après les élections au Kenya (2008) et le conflit qui a eu lieu entre les groupes ethniques et les forces politiques du pays, l'Union africaine a entamé des négociations et a appelé Kofi Annan (ancien secrétaire général de l'ONU) à servir de médiateur pour résoudre le conflit. Pour trouver une solution à la crise en Côte d'Ivoire, à l'initiative de la France, des discussions "table ronde", ont été organisées et ont débouché sur les accords de Marcoussis. En 1988, le Mali et le Gabon ont servi de médiateur dans le règlement du différend territorial entre la Libye et le Tchad. Leurs rôles ont servi de modèle pour le continent.
Le rôle de la Cour internationale de Justice est tout aussi important par exemple et n’est plus à démontrer dans la résolution des conflits territoriaux. Son influence et son autorité ont aidé à résoudre par exemple, le différend entre le Cameroun et le Nigeria. Nous rappelons le cas de la péninsule de Bakassi, riche en pétrole, qui était la "pomme de discorde" entre les deux pays. En 1994, le Cameroun a demandé à la Cour internationale de Justice de statuer sur son différend frontalier avec le Nigeria, en particulier, la question de la souveraineté de l'Etat sur la péninsule de Bakassi et sur les îles du lac Tchad, ainsi que de déterminer la frontière terrestre et maritime entre les deux pays. Huit(08) ans après le procès, le 10 octobre 2002, la Cour a déterminé que la péninsule de Bakassi et les territoires contestés dans la zone du lac Tchad relèvent de la compétence du Cameroun.
Pour mettre en œuvre cette décision à la fin de 2002, sous les auspices du secrétaire général des Nations unies, a été créée une commission mixte Cameroun-Nigéria. Elle a demandé la mise en œuvre de la décision de la Cour internationale de Justice. En 2006, également sous les auspices de l'accord de la commission ont été réalisés les termes et conditions du transfert de pouvoir de la péninsule. Le rôle et l'autorité des tribunaux internationaux pour résoudre les conflits sont importants parce que des douzaines de frontières nécessitent des éclaircissements.
Les Etats africains ont adopté différents modes pacifiques pour résoudre leur conflit. Le plus souvent, il s’agit des négociations diplomatiques, des commissions d'arbitrages ou des médiations. Outre ces méthodes, les Etats impliqués dans des conflits territoriaux, peuvent être enclin à utiliser la force et violer les principes et normes du droit international, ce qui peut causer le désordre sur le continent.