Édifié sur un promontoire dès le IIIème siècle, le château de Brest domine l’arsenal militaire. C’est aussi le plus ancien monument de la ville, classé Monument historique. Il a résisté aux différentes guerres. Au XVIIème siècle, la bâtisse a été transformée par Vauban, ingénieur et architecte militaire, qui a modernisé la ville et l’arsenal. Le château est alors modifié pour prendre son allure actuelle avec la création de plates-formes servant à accueillir l’artillerie. Les fortifications sont renforcées et percées de deux portes principales : la porte de Landerneau et la porte du Conquet.
Derrière ses murs imposants, le château abrite aujourd’hui le Musée national de la Marine et son patrimoine maritime exceptionnel. C’est un voyage fabuleux qui attend le visiteur, tantôt à l’intérieur tantôt à l’extérieur. L’occasion de découvrir l’aventure navale de l’arsenal de Brest qui constituait une ville dans la grande Cité du Ponant mais aussi d’apprécier les chefs d’œuvre de la décoration navale, la richesse des collections et des panoramas sur la rade de Brest. On se plonge alors dans l’histoire de la marine à voile, les cargaisons sur le quai prêt à être embarquées, les ports, la rivière Penfeld avec de somptueuses scénographies, les tableaux.
Création d’un port militaire
C’est à Richelieu que l’on doit l’avènement du port militaire de Brest. Armand Jean du Plessis de Richelieu était le principal ministre du roi Louis XIII. Ayant pour objectif d’accroître la puissance française, le Cardinal conseille au roi Louis XIII de réunir la flotte française dans trois villes : Le Havre, Brest et Brouage car il se soucie des faiblesses de la Marine française. Le site remarquable de la rade et la possibilité d’agrandir la ville pour y installer un arsenal vont convaincre le pouvoir royal d’attribuer à Brest l’essentiel des financements. L’action de Richelieu pose les bases de l’essor de la Cité du Ponant reconnue comme une ville à part du pouvoir royal. De chaque côté de la rivière Penfeld, des chantiers navals sortent de terre : quais, corderie, forges, hangars, formes de radoub pour accueillir les navires. Entre 1661 et 1671, 111 bateaux seront construits à Brest et livrés à la Marine française. Des ouvriers venus de toute la France mais aussi de l’étranger (Irlande, Ecosse…) viennent travailler à Brest dans la construction navale.
Sous le règne de Louis XIV, la ville de Brest poursuit son essor. En 1680, le Roi-Soleil attribue à Brest un blason en deux parties : la fleur de lys des rois de France et l’hermine de la province bretonne. Aujourd’hui, cette double identité est encore la marque de la ville.
Le bagne de Brest
A travers le parcours, le visiteur se retrouve plongé dans le passé, dans les heures sombres, où le bagne de Brest abritait plus de 3700 forçats. Enchaînés par les pieds, deux par deux, ces condamnés aux travaux forcés étaient utilisés comme main d’œuvre gratuite. Ils ont ainsi participé à l’élargissement des quais, au nettoyage du port et au commencement de l’aménagement du Cours Dajot. L’établissement pénitentiaire a fonctionné de 1749 à 1858. Dominant le port, il était situé boulevard Jean-Moulin. En un siècle, le bagne de Brest a accueilli plus de 60 000 condamnés dont un tiers est mort en détention. C’est à la fin des années 1940 que le bâtiment de 254 mètres de long a été détruit, lors de la reconstruction de la ville de Brest, profondément meurtrie lors de la Seconde guerre mondiale.
Tonnerre de Brest !
Vous connaissez certainement la célèbre réplique du capitaine Haddock dans les aventures de Tintin. Mais savez-vous d’où elle vient? D’après certains, l’expression favorite trouve son origine dans le coup de canon qui était donné lorsqu’un bagnard s’échappait de Brest. Quant aux autres, ils pensent que cette réplique sera liée au coup de canon qui annonçait l’ouverture et la fermeture de l’arsenal tous les jours. Une autre version indique qu’il s’agirait de coups de canon tirés depuis Ouessant pour annoncer l’arrivée de la flotte anglaise. A chacun sa version…
Au fil de la visite, on découvre aussi d’imposantes proues de navires taillées dans le bois : Neptune, Athéna, des chevaux… À l’extérieur, on déambule sur le chemin de ronde, en passant par le bastion et la cour. Un beau voyage au travers de 17 siècles d’histoire.