Depuis quelques mois, le Palais des sports Marcel-Cerdan à Levallois voit défiler un grand nombre d’observateurs du basketball. La salle des Métropolitans 92 est le temps d’une saison le cocon du plus grand espoir du basketball mondial du moment, rien que ça ! Histoire de faire monter la pression, Adrian Wojnarowski qui est le journaliste le plus influent de la NBA l’a même décrit comme le plus grand espoir de tous les temps. Victor Wembayama, 2 mètres 21, 120 kilos est observé par la planète basketball depuis maintenant quelques années. La pépite de 19 ans devrait sans surprise être le choix Numéro 1 de la prochaine Draft de la NBA en juin et faire le bonheur de la franchise des San Antonio Spurs qui détiennent ce premier choix. Pour comprendre l’engouement, il faut savoir que malgré sa taille et ses 2 mètres 40 d’envergure Wemby possède une dextérité et une mobilité indécente. Il a aussi développé une tire fiable a toute distances, chose extrêmement rare pour sa taille. Pour couronner le tout, il vient d’être nommé meilleur joueur, meilleur défenseur et meilleur jeune du championnat national français, chose jamais réalisé auparavant. Il termine la saison avec le plus de points marqués, le plus de rebonds, et le plus de contres tout en ayant joué plus de minutes par matchs que n’importe quel autre joueur de Betclic Elite.
Les vidéos de ses gestes en match et à l’entrainement ont enflammé les réseaux sociaux à de multiples reprises, touchant même une audience moins sportive. L’engouement a augmenté d’un cran en octobre dernier, lorsque les Métropolitans 92 ont disputé deux matchs contre la meilleure équipe d’espoirs américaine, la G League Ignite. Lors de ces affrontements, Victor a pris le dessus sur Scoot Henderson qui était jusque-là son principal rival pour la première place de la prochaine Draft. En parallèle, le prodige français a déjà enregistré quatre sélections en équipe de France durant lesquelles il n’a pas déçu. Le sélectionneur des bleus, Vincent Collet, qui est aussi son entraineur en club l’a lancé le 11 Novembre 2022 face à la Lituanie. Wemby a honoré sa première sélection en compilant 20 points et 9 rebonds en 23 minutes dans une victoire des siens 90 à 65. S’il fallait encore une preuve de sa précocité, le pivot de 19 ans répond avec calme et maturité aux médias des quatre coins du monde. Il semble avoir pris conscience de son rôle en tant qu’icone et a tout pour réussir.
Le 19 mai dernier, la loterie pour la prochaine Draft NBA a eu lieu à Chicago. Cette cérémonie arrive quelques semaines avant la Draft, et repose sur un tirage au sort décidant de l’ordre de choix des équipes. Contrairement à certaines années ou la concurrence entre les meilleurs jeunes était rude, cette édition avait un seul enjeu : savoir qui va choisir en premier le soir de la Draft et donc accueillir Victor Wembanyama. Comme en 1987 et 1997, ce sont les San Antonio Spurs qui ont été tirés au sort et qui choisirons en premier le soir de la Draft. La franchise texane parait être une bonne destination pour Victor, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, il peut faire confiance au coach Gregg Popovich et ses 5 titres NBA qui est souvent décrit comme le meilleur entraineur de la ligue. Le vétéran a l’habitude de lancer des jeunes phénomènes comme ce fut le cas pour David Robinson et Tim Duncan au début de sa longue carrière. Popovich est aussi un coach ouvert aux autres styles de jeux, notamment salué pour avoir plusieurs joueurs non américains comme Toni Parker et Manu Ginobili au début des années 2000. Ses anciens joueurs le décrivent comme un entraineur paternel, dur mais juste, qui tire toute l’équipe vers le haut. En plus d’avoir un coach qui va rapidement comprendre comment le développer, Victor Wembanyama arrive dans une équipe avec peu de joueurs confirmés qui a terminé avant-dernière de la ligue cette saison.
Il devrait donc rapidement recevoir les clés du camion, pour le plus grand bonheur de tous les fans de basketball. Il sera entouré de jeunes joueurs bien formés, qui pourraient bien viser le titre NBA d’ici deux ou trois ans sous l’impulsion de la nouvelle recrue. De plus la franchise de San Antonio a beaucoup de marge salariale par rapport à ses concurrents, et pourrait bien signer d’autres stars pour renforcer l’équipe. Dans ces dispositions, on ne peut qu’imaginer un futur radieux pour Victor du côté du Texas. Le principal intéressé semble avoir le même avis, puisqu’il s’est discrètement réjoui devant les caméras lorsqu’en mai dernier les Spurs ont obtenu le premier choix de la prochaine Draft.
Arrivera-t-il à détrôner Toni Parker et son statut de plus grand basketteur français de l’histoire ?
C’est tout ce qu’on lui souhaite, et on a hâte de voir la suite.