L’année civile du circuit ATP arrive à son terme et la plus grosse interrogation qui demeure actuellement dans les têtes est de savoir qui de Novak Djokovic ou Carlos Alcaraz s’installera sur le fauteuil de numéro un mondial à la fin des hostilités, c’est à dire à l’issue de la Coupe Davis (26 novembre). État de forme des deux protagonistes avant la dernière ligne droite.
Alcaraz, grand perdant de la tournée asiatique ?
En remportant Cincinnati puis l’US Open, Novak Djokovic a frappé un grand coup. À 36 ans, le Serbe a fait accroître son avance sur l’espagnol. En sachant ménager sa monture, il a pris le risque de laisser “Carlitos” lui ravir la place s’il devait s’imposer à Pékin, puis à Shanghai. Mais bien lui en a pris, car le prodige de Murcie n’a remporté aucun des deux tournois. Sèchement battu par Jannik Sinner (6-7, 1-6) en demie dans la capitale chinoise, il s’est ensuite fait surprendre dès les huitièmes de finale du Masters de Shanghai par un excellent Grigor Dimitrov malgré le gain de la première manche (7-5, 2-6, 4-6). Pour sa première tournée en Extrême Orient, Carlos Alcaraz n’a donc pas fait carton plein mais a tout de même empoché 270 unités, revenant ainsi à 500 du Djoker. Est-il pour autant le grand perdant ? Ce serait peut-être aller un peu vite en besogne. S’il a semblé moins à l’aise et moins en jambes, il est tombé sur un Sinner en grande forme et un Dimitrov des grands jours. Mais au sortir de cette tournée, si la bonne nouvelle est de se dire que l’espagnol est toujours dans la roue de son rival serbe, son énième blessure (inflammation au pied et fatigue musculaire au dos) l’a privé du tournoi de Bâle. Le verra-t-on à Bercy ? La question est aujourd’hui de savoir si le prodige ibère va pouvoir enchaîner le Masters parisien puis l’ATP Finals de Turin.
Sur la fraîcheur physique : avantage Djokovic
N’ayant plus joué depuis la Coupe Davis mi-septembre et sa victoire face à Alejandro Davidovic-Fokina, le Belgradois va donc revenir sur le circuit avec un certain niveau de fraîcheur physique. Ultra expérimenté avec une connaissance parfaite de son corps, l’homme aux 24 Grands Chelems va donc retrouver la compétition à Bercy pour sa reprise officielle. Il s’en servira de préparation avant l'enchaînement ATP Finals - Coupe Davis, fin novembre. Comme l’ancien tennisman espagnol Alex Corretja, consultant pour une grande chaîne de télévision sportive le disait cette semaine : « Je pense que Djokovic est le maître du calendrier, parce qu'il sait exactement ce qu'il doit faire à chaque instant. Mais pour faire ça, il faut connaître son corps, son jeu, savoir quand son pic de forme va arriver exactement. Et Novak fait ça très bien". Ajoutant que le Serbe est le « maître du calendrier ». Si on suit cette analyse, on est en droit de se dire que le Belgradois est aussi le maître du temps. Alcaraz étant blessé et peu importe la durée de son rétablissement, il sera compliqué pour lui d’arriver à cent pour cent au Masters parisien. Le Djoker a donc, en prenant quelques jours de vacances, pris de l’avance sur l’espagnol. On sait aussi que le Serbe n’a pas besoin de beaucoup de matchs pour s’ajuster tant sa capacité d’adaptation est excellente sur chaque surface, alors que le Murcien devra composer avec le risque d’aggraver sa blessure et de ce fait, mettre potentiellement en péril sa fin de saison.
Sur la dynamique : avantage Djokovic
L’US Open a montré une chose : quand le Serbe s’aligne et quand un Daniil Medvedev décide de hausser son niveau, il reste très compliqué pour la relève de prétendre soulever le trophée. Après plusieurs mois « persona non grata » aux pays de l’Oncle Sam, Novak Djokovic a refoulé le sol américain et démontré lors de la quinzaine qu’il restait l’homme à battre à Flushing. Ni le précoce Ben Shelton avec ses aces à 240, ni Medvedev n’ont réussi à dompter Nole. Fort de sa victoire au Masters de Cincinnati dans une finale épique face à Carlitos quelques jours plus tôt, il a donc remis les pendules à l’heure en prenant une avance significative et encore d’actualité aujourd’hui. Alcaraz, lui, a été éteint par le tennis agressif du Russe et n’a pas vu la finale new-yorkaise. La réalité est, par conséquent, qu’à l’heure actuelle, Novak Djokovic va arriver en force et frais comme un gardon pour tenter de conforter son avance et ainsi occuper le trône pour la huitième fois de sa carrière. Bercy pourrait alors être le théâtre de son septième sacre et Turin, où il est le tenant, le voir doubler la mise. Serait-ce l’année du Djoker ? Jusqu’à présent, seul Wimbledon lui a échappé.