Rompre avec le «portnawak 1» ! Faisons preuve de discernement et d’esprit critique.

La vie, pour la plupart d’entre nous, est trépidante, et même pour beaucoup, malheureusement stressante. Elle ne s’arrête pas ; c’est la course, du matin au lever, au soir, au coucher, elle est rythmée par les rendez-vous, les choses à faire, les «to do list», les imprévus, les contre-temps, les sollicitations sur le téléphone, les sollicitations sur les réseaux sociaux, les sollicitations des enfants, les sollicitations des personnes qui entrent dans notre bureau, les sollicitations des emails… tout cela constitue une espèce de bruit, dans le sens d’agitation, autour de nous… et s’ajoute à cette agitation, le bruit réel… le bruit de la ville, des embouteillages, des transports en commun, de la rue, auxquels se superposent nos pensées intérieures si nombreuses et qui nous préoccupent aussi.

Ssssssssttttttttttooooooooooooooop !

Commençons par démonter le concept de la «to do list » Ne serait-ce que cette expression m’est nauséeuse, et cela, pour plusieurs raisons ; la première réside dans le fait que c’est une expression pseudo. Pseudo tout pseudo rien… pseudo outil de management mis récemment dans les bouches de tous les employés et cadres, comme un effet de mode, car oui, il y a aussi des effets de mode dans le management (!) Quel délire ! Ce simple phénomène de mode devrait même nous alerter sur les bonnes pratiques managériales... Bref, un autre débat peut être ouvert ! D’aucun dirait qu’une telle liste est bien utile pour se remémorer ce qu’il y a à faire … mais réellement, a-t-on besoin d’une telle liste pour connaître nos priorités ??? Ne savons-nous pas ce que nous avons à faire intérieurement ? Le rôle de cette liste est-il de nous décharger, ou bien de nous charger un peu plus ? La question reste ouverte.

Expression que je n’utilise pas moi-même évidemment, d’ailleurs, premièrement parce qu’elle m’est nauséeuse, comme je l’ai écrit plus haut… «to do list» based on what in fact ? Et qui me fait dresser les cheveux sur la tête ! Et pourquoi cette expression utilise-t-elle des mots anglais, cela signifie que je suis « geek », je suis « in », en fait ou bien quoi ? N’y a-t-il pas un côté un peu « snobbish » à l’utiliser ? Ne peut-on pas rester juste simples pour une fois !? … Non, personnellement, je sais ce que j’ai à faire ! Parenthèse refermée sur la liste des choses à faire.

Continuons par les sollicitations... Comment peut-on travailler dans l’efficacité en étant surexposé aux connexions multiples ? Notre attention est déviée sans cesse !!! Comment peut-on se concentrer en étant dérangés constamment ? Comment peut-on imaginer pouvoir travailler efficacement dans de telles conditions de sollicitations ? Quelle prétention et manque de discernement peut-on montrer parfois ! Les sollicitations incessantes ne permettent pas une efficience au travail. Sollicitations et concentration sont juste deux phénomènes opposés et contradictoires. Nos pratiques doivent changer ! Fermons les emails, éteignons le téléphone, et concentrons-nous sur ce que nous sommes en train de faire, et nous verrons clairement la différence ! La concentration est un vrai sujet qui mérite un article à part entière que je me ferai un plaisir d’écrire prochainement d’ailleurs.

Donc à ce chaos ambiant, comme s’il ne suffisait pas, on y ajoute du bruit, de la musique au mieux - au mieux si toutefois celle-ci est choisie - mais on y ajoute les images télé ou internet, comme pour meubler le silence. Pourquoi ? Le silence est-il dérangeant au fond ? Le silence nous fait-il peur ? Le silence et ce à quoi il nous renvoie… Le rien, le vide… le néant, l’inactivité, l’antithèse de la vie, nous effraient-ils ? Qu’est-ce que cet abîme qui se cache derrière le silence ? Est-ce le miroir de soi-même que nous refusons de voir ? Est-ce ce puits si profond où l’eau est tellement éloignée qu’elle est invisible ! On ne voit que du noir, on lance un «Ehooo ! et l’on entend un écho qui rebondit… Eho eho eho eho !!!!

Au fond, que comblons-nous avec le chaos, l’agitation, le divertissement et le bruit ? Est-ce une peur existentialiste ? Le bruit ne nous permet-il pas de fuir cette peur que nous avons de faire face à nous-même et à nos aspirations ? De qui ai-je le plus peur ? Moi-même ?
En s’écartant du bruit, et de la confusion, nous nous retrouvons nous-mêmes, c’est d’ailleurs ce que nous recherchons quand nous nous « mettons » en vacances ! Mais cet état que nous recherchons pendant les vacances devrait être une recherche quotidienne ! Cherchons le calme et le silence pour connaître la paix, le discernement et le chemin que nous devons suivre !

Chhhhhhhhhhuuuuuuuuuuut !!!

Notes

1 Portnawak : n’importe quoi.