La représentation humaine date des temps les plus anciens. Le genre du portrait se développe parmi les premières civilisations, l’humain se défaisant de son corps de chair pour être réinventé en statuette, en pierre gravée, ou dessiné sur des parois. Il s’avère périlleux de vouloir trancher quant au moment où débute le singulier et où se termine le générique, car entre la sculpture du soi et la question du double se dessine un espace pour l’altérité. Quelle est la condition de l’autre au regard de soi ? C’est l’une des questions ayant motivé la sélection des œuvres ici rassemblées.
Photographie, webcam, peinture, album de famille, théâtre d’ombres sont des espaces de mise en scène du soi. L’autoreprésentation constitue une tradition particulièrement répandue qui a pris une importance accrue à partir des années 1970, à une période où les artistes ont davantage investigué sur leur propre individualité. Depuis, cet intérêt n’a cessé de croître et ses formes d’expression ont proliféré dans la société, circulant non plus exclusivement dans les milieux artistiques, mais envahissant aujourd’hui nos écrans cathodiques. Entre identité et représentation, formes et apparences, perception et réalité, entre le soi et l’autre, l’autoportrait offre un beau paradoxe : il constitue une projection à la fois hors de soi et sur soi.
Tableau(x) d’une exposition est un cycle d’expositions évolutif développé à partir des œuvres de la collection, dont l’objectif est de créer des dialogues inédits entre les œuvres historiques et les nouvelles acquisitions, entre les nombreux médiums et les artistes de diverses générations.
Le Musée d’art contemporain de Montréal remercie le ministère de la Culture et des Communications du Québec pour une subvention obtenue dans le cadre du Programme de soutien aux expositions permanentes permettant la réalisation de ce projet.