De couleur blé et rondes, sucrées ou salées, chaudes ou froides, elles se dégustent à toute heure. Elles font partie du quotidien des Bretons… mais pas que ! Je parle des crêpes, bien sûr. Pour trouver les origines de cette spécialité très appréciée, remontons le temps… Jusqu’à la protohistoire (période de transition entre la Préhistoire et l’Histoire). À cette époque, on mangeait une pâte, une sorte de pain non levée avant d’inventer le pain. Quant aux Romains, ils appréciaient les crêpes pendant Les Lupercales (fête de la fécondité) qui avaient lieu début février. Un avant-goût de la Chandeleur ! Pour la petite histoire, le mot crêpe vient du latin crispus qui signifie frisé. Quand la pâte liquide à base de farine, de lait et d’œufs est saisie à feu vif dans la poêle, elle prend un aspect frisé. D’où le nom de ce délicieux met !
Froment ou sarrasin ?
La crêpe fait son apparition au XIIIème siècle en Bretagne. Grâce à la culture du sarrasin, rapporté des croisades en Asie, la crêpe se décline en galette. Appelées « krampouez » en breton, elles constituaient le plat des paysans riches ou pauvres. D’ailleurs, jusqu’au XIXème siècle, elle n’est pas garnie. La crêpe constitue un plat accompagnant soit une soupe soit servie dans la potée ou des plats simples des campagnes. Quand les gens avaient les moyens, ils mettaient du beurre sur leurs crêpes. S’ils recevaient un invité de marque, la crêpe était servie avec un œuf dessus. Les historiens ont retrouvé trace de la première crêpe à porter un nom en 1824 : « Le pâté de Bécherel ». Il s’agissait de deux galettes beurrées avec un œuf miroir au milieu. Vers la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, la galette saucisse fait son apparition : une galette de sarrasin qui vient habiller une saucisse, un régal ! En Bretagne, on fait les crêpes et galettes sur un « bilig », une plaque épaisse en fonte. Alors froment ou sarrasin ? La différence entre les deux, c’est la farine. Et aussi l’épaisseur. La galette est plus épaisse que la crêpe. En Haute-Bretagne, on fait la distinction : la galette est au sarrasin et salée ; la crêpe est fine et sucrée. En France, on suit aussi cette tendance même si elle n’est pas généralisée. Chaque année, la région organise le concours national du Meilleur crêpier.
Déclinées dans le monde entier
Les crêpes ont traversé les époques. Apparues vers 7000 avant J-C selon les bioraphes, elles ont leur équivalent dans de nombreux pays. A base de céréales, maïs, riz, sorgho, millet, lentilles, pommes de terre… Aux Etats-Unis, on retrouve le pancake, déclinaison plus épaisse de la crêpe. En Italie, c’est la piadina en Italie, en Espagne la filloa, au Mexique la tortilla et au Maghreb le baghrir…
Une recette parmi tant d’autres…
Envie de mettre la main à la pâte ? Les recettes de crêpes se transmettent de génération en génération et il en existe plein. J’en ai choisi une à vous partager.
Les ingrédients :
- 500 g de farine de froment
- 130 g de sucre
- 3 oeufs
- 1 pincée de sel
- 50 g de beurre
- 1 litre de lait.
Préparation :
- Verser la farine dans un saladier, en formant un puits.
Casser les œufs et les déposer au centre, ainsi que le sucre, et le beurre préalablement fondu. - Mélanger au fouet en ajoutant peu à peu le lait. Continuer jusqu‘à disparition complète des éventuels grumeaux. La consistance est parfaite lorsque la pâte est onctueuse (si besoin ajouter un peu de farine pour épaissir ou de lait pour délayer).
Petite astuce : vous pouvez parfumer votre pâte avec de la fleur d’oranger, une gousse de vanille, du rhum… Laisser reposer 1 h.
- Pour la cuisson, chauffer une crêpière antiadhésive.
Verser avec une louche un peu de pâte et la répartir au fond de la poêle. Laisser cuire quelques secondes. Retourner la crêpe à l’aide d’une spatule lorsque les bords commencent à se décoller, finir la cuisson quelques secondes sur la deuxième face. Vous pouvez préparer les crêpes quelques minutes à l‘avance, les empiler, les couvrir d‘un papier aluminium et les garder dans un four tiède. - Garnissez vos crêpes selon vos goûts et régalez-vous bien.