La méditation a été mise en lumière par le Bouddha Siddhartha Gautama, qui l’enseigna vers 500 avant Jésus Christ. Mais sa pratique semble beaucoup plus ancienne et des gravures de la vallée de l’Indus pourraient laisser croire qu’elle serait apparue il y a près de 4000 ans. Si la méditation est souvent associée à la pratique religieuse, elle devient populaire par nécessité au vingtième siècle. En effet, l’évolution de la société moderne a créé de nombreuses pathologies. C’est pourquoi le stress, l’anxiété ainsi que d’autres névroses se sont manifestées. Toutes ces causes de mal être, si elles existent depuis longtemps, ont toutefois explosé avec l’avènement de l’ère matérialiste. D’autant plus que l’homme actuel base tout sur l’avoir, oubliant jusqu’à sa propre identité qui est à l’image de la nature : simple, harmonieuse et interdépendante avec tout ce qui vit. Depuis l’adolescence, nous créons un double identitaire pour nous adapter à cette société qui propose autant de besoins qui sont également des moyens pour faire perdurer cette identité secondaire. Mais ces objets de désirs que sont les téléphones ou les voitures par exemple sont impermanents et s’abîment, s’altèrent et deviennent obsolètes de plus en plus rapidement. Par conséquent, il est nécessaire de les racheter encore et encore, afin de conserver l’illusion de leur possession et du rapport que cela entraîne avec le maintien de notre identité sociétale. Mais ce cercle vicieux nous restreint à cette définition et ce déguisement de l’être que nous acceptons de porter nous étouffe. Finalement, cela nous fait oublier cet enfant que nous étions et que nous aurions dû bonifier et non pas réprimer.
La méditation apparaît donc comme une réponse adaptée aux maux que cette époque tournée vers le paraître nous force à subir. Et malgré l’aura dont elle profite, certains doutent de son utilité et c’est pour cela que de nombreux pratiquants acceptent aujourd’hui, de servir la science en participant à des tests scientifiques. Ceux-ci ont pour but de démontrer ses évidents et salvateurs bienfaits. Il en ressort sans conteste, que la méditation est un état de conscience modifié qui améliore certaines fonctions cérébrales et particulièrement les zones liées au contrôle des émotions. Ses résultats sur la santé sont tout autant incroyables, car la méditation réduit le stress et augmente le bien-être et le sommeil. Mais si les bienfaits de la méditation peuvent se vérifier sur des symptômes physiques, l’étendue de ses qualités est tel un iceberg et dépassent très largement le terrain corporel, pour agir avant tout en profondeur sur l’esprit. Le but de la méditation est bel et bien de transformer l’esprit ordinaire. Elle permet de l’apaiser suffisamment pour permettre à notre présence de s’élever naturellement. Car la méditation est certainement le meilleur moyen d’aller plus profondément à l’intérieur de nous-mêmes. En effet, cette pratique nous permet d’accéder au calme mental et de déceler notre véritable nature et surtout de la stabiliser. En outre, cet état de présence nous offre l’opportunité de devenir spectateurs de nous-mêmes, ou plutôt, les témoins privilégiés de notre propre bagage karmique. Ainsi, les habitudes mentales et psychologiques accumulées depuis notre naissance vont nous apparaître de façon évidente. Et si ces dernières peuvent être dures à accepter, elles sont également des occasions uniques de s’en défaire en travaillant dessus. Immanquablement, de nombreux karmas ou pensées perturbatrices, voire des troubles physiques ou mentaux, vont donc émerger. Pourtant, si l’attrait pour la méditation est accéléré par les réseaux sociaux, malheureusement toutes ces pratiques qui promettent des résultats exceptionnels et rapides, déterminent en réalité une approche trop souvent superficielle. En effet, si la méditation est mal pratiquée, elle peut mener au découragement et probablement à des problèmes plus graves. Car la médiation nous permet bel et bien de plonger en nous-mêmes et de regarder le spectacle de nos émotions, de nos habitudes caractérisées par des pensées. Et cette projection se joue sur l’écran de cinéma de notre être intérieur. Si bien que demeurer observateur, sans pouvoir apporter de réelles solutions aux tendances qui nous font généralement souffrir, est contre-productif et même dangereux. C’est pourquoi je conseille à toute personne désireuse d’apprendre à méditer de se rapprocher d’un professeur qualifié ou d’un temple bouddhiste. En effet, ceux-ci sauront vous proposer des techniques complètes et éprouvées. Ces solutions vous donneront les armes nécessaires pour faire face et accepter ces émotions et karmas qui émergeront en méditation.
La médiation est un appel à être présent, ici et maintenant. Elle permet également de mettre en place un état de vigilance acéré. Elle peut à mon sens se résumer dans ces trois mots : Présent, détendu et vigilant.
Mais alors que faire, pour ne pas se faire happer et submerger quand nous sommes assis, là, en train de méditer et que les émotions ou les pensées nous envahissent ? Dans tous les cas, il faut les regarder passer, essayer de ne pas les saisir et surtout ne pas s’identifier à elles ! Là est une des premières clés de la méditation menant vers l’acceptation et la guérison. Souvent, les sages utilisent une métaphore qui consiste à comparer l’esprit à un étang ; si on laisse reposer la vase et la boue qui représentent nos pensées perturbatrices, alors l’eau tout comme notre présence, révélera sa clarté naturelle. À mon sens, la méditation bouddhiste est sûrement le meilleur moyen pour apprendre à méditer. En effet, au début elle permet de calmer l’esprit et de maintenir notre conscience réveillée et présente, et par la suite, elle offre la possibilité de travailler sur nos habitudes et nos pensées. Elle est généralement basée sur l’attention qui peut être portée sur « un objet », par exemple sa respiration, une image ou encore un mantra. Ces conditions définissent un terrain favorable à un esprit apaisé et serein afin de lui permettre une pratique honnête et constructive de la méditation. Puis, afin de ne pas subir nos habitudes karmiques auxquelles nous allons être confrontées, le bouddhisme propose d’apposer des remèdes sur chacun des maux. En fonction de certains types de pensées ou d’émotions négatives qui pourraient surgir, cette technique permet d’appliquer les quatre pensées incommensurables que sont, l’amour, la joie, la compassion et l’équanimité, pour les annihiler. Prenons l’exemple de la colère : il s’agirait alors lorsqu’elle surgit en méditation de développer une pensée d’amour inconditionnelle (comme l’amour que porte un parent envers son enfant) et de concentrer sa pratique dessus. En répétant cette méditation, une nouvelle habitude va petit à petit se substituer à la colère. En prime, cela va permettre d’acquérir la possibilité de rapidement et positivement positionner son esprit. Mais n’étant pas professeur de médiation, je vous suggère encore une fois de choisir celui-ci avec soin, afin qu’il puisse vous accompagner à travers toutes les étapes que vous traverserez.
Dans la tradition bouddhiste, il existe principalement deux types de méditation : la première est la méditation Samatha. Elle consiste à rester attentif et conscient de sa propre respiration ; tant à l’inspire, qu’à l’expire. Elle est par définition une médiation sur l’impermanence et le changement ; en effet, chacun des échanges d’air dans vos narines étant différents, ils sont censés être un rappel du sens même de la vie. Mais n’étant pas une méditation analytique, il suffit de rester vigilant le plus longtemps possible à son propre souffle. Cette technique est appelée méditation avec support et d’ailleurs certains méditent avec une photo inspirante, d’autres avec la statuette d’un bouddha ou encore en répétant des mantras. L’essentiel est de faire taire le mental par la fixation de l’esprit sur un objet. La seconde est la méditation Vipassana, qui signifie : vue pénétrante. Pour pratiquer cette méditation, il est nécessaire de tourner son attention et sa vigilance vers l’intérieur et demeurer spectateur de ce qui s’élève. Cette approche permet de changer l’esprit et ses habitudes mentales. Elle influence positivement notre capacité à être présent dans l’instant, mais aussi améliore notre bien-être et augmente même notre capacité à canaliser nos énergies. Toutefois, il est conseillé de commencer par la méditation Samatha, qui en plus de s’adapter à la personne en fonction du support qui lui conviendra le mieux, permet également d’avoir des résultats tangibles et progressifs.
La méditation existe depuis la nuit des temps ! Et si cette technique a traversé les siècles, c’est que son utilité a justifié et facilité sa transmission. En outre, elle propose de réelles solutions aux souffrances que cette époque difficile et tourmentée engendre. Elle permet de développer une réelle présence ainsi que l’espace nécessaire dans notre esprit, pour pouvoir progressivement travailler sur nous-mêmes. Mais fondamentalement, la méditation propose de nous reconnecter avec notre regard d’enfant et cette présence qui émane de nous, sans jugement ni saisies mentales. Elle nous offre la possibilité de discerner l’impermanence et le changement chaque seconde et de nous en émerveiller. Ce sont bien nos habitudes, nos formatages et donc notre karma qui influence notre regard, nos émotions et donc nos souffrances ! La méditation nous offre la chance de renouer avec la liberté de l’instant présent et d’éliminer la source même de nos tourments. Mais il s’agit bien de réaliser une introspection suivie d’un changement profond de nos tendances accumulées et comme tout travail sérieux, cela prend du temps et demande de la patience. En somme, plus tôt nous commencerons ce travail et moins nos habitudes karmiques seront installées profondément.
La méditation est le plus beau cadeau que nous pouvons nous faire à nous-mêmes en cette vie, nous disent les sages ; j’ajouterai que c’est aussi le plus beau présent que nous pouvons faire à notre belle planète !
Alors, méditons pour un monde meilleur !