Le soin existe depuis que l’Homme est présent sur terre. Toutefois, nos ancêtres du paléolithique ou du néolithique ne connaissaient, ni la composition des aliments qu’ils ingéraient, ni celle des plantes qu’ils consommaient et encore moins l'anatomie. Et pourtant ils pratiquaient déjà des actes chirurgicaux avec des silex, réduisaient des fractures et se soignaient en ingérant des plantes. Ces chasseurs-cueilleurs n’avaient cependant ni études, ni connaissances en médecine, mais ils ont appris grâce à l’expérience ! Comme le disait Ambroise Paré : « Les choses en médecine ne se mesurent et ne se considèrent que par leurs sens et effets » ! Et nos ancêtres ont procédé de la sorte et ils ont testé et adopté des plantes mais aussi des techniques simples et efficaces qui fonctionnaient. Les plantes médicinales ont donc été utilisées depuis des millénaires pour traiter diverses maladies et plus largement tous les troubles de la santé. Et les médecines traditionnelles de nombreux pays, comme la médecine ayurvédique en Inde ou encore la médecine chinoise, reposent encore de nos jours, en partie, sur l'utilisation des plantes, mais aussi et plus largement sur une approche holistique et énergétique. L’Homme se soigne ainsi depuis toujours et si aujourd’hui la médecine est davantage une science des bénéfices qu’une approche de soin, les chamanes, druides et autres guérisseurs, ont quant à eux toujours été les porteurs et les passeurs d’un savoir précieux. Le fossé séparant l’ancien et le nouveau monde est-il un vide à combler, un équilibre à trouver ou un gouffre infranchissable ?
Le soin par les plantes a donc toujours existé et l’Homme de Neandertal savait probablement déjà utiliser la nature et une partie de sa pharmacopée pour palier à ses maux les plus primaires. En outre, les premières preuves tangibles qui arrivent jusqu’à nous sont originaires d’Égypte et datent d’environ 3500 ans. Il s’agit d'un manuscrit qui se nomme le papyrus d’Ebers et qui représente un des plus vieux traités médicaux connu à ce jour. Également, le corpus Hippocratique, datant de 500 ans avant J.C. et rédigé par le célèbre médecin de l’antiquité du même nom, liste les bienfaits de nombreux remèdes à base de plantes médicinales. Pour lui, les plantes et la nourriture représentaient le premier acte de soin :
Que ta nourriture soit ton médicament et ton médicament ta nourriture.
(Hippocrate)
Un peu plus tard, sous la Rome antique, Galien qui vécut entre 129 et 201 après J.C., fut un médecin et un chercheur prolifique. Lors de ses voyages, il étudiera en particulier les plantes utilisées en Égypte et s'intéressera entre autres à l’huile de ricin et à l’huile de raifort dont l’huile essentielle est aujourd’hui reconnue. Il s'intéressera aussi à l’huile d’avocat et à l’argile dont on connaît aujourd'hui toutes les qualités ! Enfin, le Huang Nei Jing, aussi appelé le classique interne de l'empereur jaune, est également un très ancien traité de médecine asiatique traditionnelle. Il est toutefois orienté vers la médecine chinoise et détail plus particulièrement l’acupuncture et les relations entre notre corps et les saisons. En outre, il traite de la pratique des moxas et des énergies subtiles. Il est intéressant de noter que c’est précisément l’ouvrage le plus ancien qui traite de l’Homme dans son ensemble.
Paradoxalement, plus notre société va évoluer vers l’ère moderne, plus chaque spécialité sera enfermée dans un cadre hermétique et isolé, perdant de fait, ce recul et cette vision globale de l'Homme dans son environnement. À l’inverse, les peuples primitifs d’Amazonie ou du Pérou par exemple, restés coupés du monde, ont, pour leur part, développé une approche médicale primitive, fortement liée à la magie ou encore à l'ésotérisme. Ils abordent encore aujourd'hui la maladie d’une façon générale et ne traitent pas seulement les symptômes, mais s'attachent à résoudre l'origine, souvent invisible, parfois psychologique et quelques fois paranormale, du problème. Tout comme la médecine chinoise, ces approches se basent sur une méthode exhaustive, traitant l'Homme dans son ensemble et ne font donc pas de différences entre le monde physique et énergétique.
Le sage n’attend pas que les Hommes soient malades pour les soigner, il les guide quand ils sont en bonne santé.
(Extrait du Huangdi Nei Jing)
En Europe, Hildegarde de Bingen, moniale, musicienne, peintre, médecin, naturaliste et visionnaire, vécut de 1098 à 1179. Cette étonnante religieuse a écrit plusieurs ouvrages sur les plantes. Elle a réalisé une œuvre complète qui a traversé les siècles et qui est encore utilisée aujourd'hui. Hildegarde de Bingen est considérée en Allemagne comme la première naturopathe et cumulait un don de voyance et de guérisseuse ! Elle traitera plus particulièrement des vertus des plantes, mais également des minéraux. En réalité, elle soignait elle aussi, non seulement le corps, mais aussi l'âme ! Elle avançait dans ses livres que pour véritablement soigner, il fallait s’occuper du patient dans sa totalité et non pas se contenter de traiter uniquement un symptôme local ! Grâce à des visions qu’elle aura très jeune, elle donnera une explication de l’univers étonnement moderne et parlera même d’énergie et de magnétisme ! Environ 200 ans plus tard, ses propos et ses capacités auraient pu la mener au bûché de l’inquisition... En effet, nombre de sorciers et de guérisseurs ont été brûlés, car ils faisaient de l’ombre à l’autorité religieuse. Leurs nombreux talents en naturopathie, mais aussi en soins énergétiques ont amené le pouvoir ecclésiastique à les considérer comme dangereux du fait qu’ils manipulaient l’invisible. Pourtant, Jésus n’a-t-il pas été le premier guérisseur ?
L’Homme est immense par les énergies de l’âme. (…) Regarde-toi : tu as en toi le ciel et la terre.
(Hildegarde de Bingen)
L'évolution de la médecine bascule au 19e siècle quand la chimie donne accès à l'identification des substances actives des plantes médicinales. Immédiatement, l'industrialisation fait son apparition et avec elle, la commercialisation à grande échelle de ces molécules qui peuvent soigner à la place des plantes. Depuis, les recherches ont encore évoluées, améliorant la qualité des soins, mais également des techniques. Car il n'est pas question de critiquer ces améliorations, mais plutôt de tenter de comprendre pourquoi les plantes médicinales sont les grandes oubliées de ce siècle. Ainsi, ces nouvelles médications ont bel et bien permis d’éradiquer nombre de maladies, mais aussi de réduire la souffrance et d'accompagner des pathologies parfois lourdes. Et force est de constater que ces évolutions médicales ont permis de palier à grand nombre de maladies mortelles auparavant ! Toutefois, c'est plutôt l'utilisation des médicaments et plus largement de la médecine à des fins commerciales qui posent de sérieuses questions d'utilité publique et de priorités. C'est à partir des années 1990 que les PGM (Plante Génétiquement Modifiées) sont employées afin de produire des protéines thérapeutiques à coût réduit. Si cette technique permet de grandes avancées, il est important de noter que ce sont des laboratoires pour la plupart privés qui développent ces molécules.
Dans cette logique, la recherche de bénéfices est donc également un facteur important, voire prioritaire dans la recherche et le développement de ces nouveaux médicaments. Pourtant, tout est disponible dans la nature et depuis toujours ! Et les huiles essentielles en sont une preuve flagrante, puisqu'elles contiennent tous les principes actifs naturels, que ces grosses industries synthétisent chimiquement. Les plantes sauvages de nos ancêtres laissent, de ce fait, place à des champs de plantes transgéniques modifiées artificiellement, afin d’accroître la rentabilité et les bénéfices. Malheureusement, la santé est devenue un marché juteux ! Les 10 plus grands laboratoires pharmaceutiques du monde, pèsent à eux seuls environ 570 Milliards de Dollars et la crise de la Covid-19 à évidement améliorer ces chiffres de façon importante. À titre de comparaison, l'industrie de l'automobile ne représente que 130 Milliards d'Euros de chiffre d'affaires en 2019 ! On se rend compte, grâce à cette différence, de l'importance de cette filière, qui est responsable non seulement de l'approvisionnement des marchés, mais également et surtout de la qualité des médicaments qu'elle produit.
Alors que l’espérance de vie progresse, paradoxalement, le nombre de malades ou de clients, devrai-je dire, ne fait qu'augmenter. Que ce soit à cause de la pandémie que nous traversons ou de la détérioration de la santé, ou encore des problèmes psychologiques engendrés par la souffrance résultant de ce monde matériel, nous avons de plus en plus besoin de solution de soins adaptées. Car nous nous préoccupons de notre bien-être et cela est un bon indicateur ! Néanmoins, le système économique et en particulier celui de l'alimentation est pour le moins ambiguë. En effet, les denrées alimentaires bon marché sont remplies d'additifs, de pesticides et de substances néfastes. Si bien que choisir les bons produits devient un parcours du combattant. Nous avons d'un côté des entreprises qui fabriquent des médicaments qui vont soigner les maux que d'autres multinationales engendrent par la composition de leurs produits ! Nous tombons malades pour ensuite utiliser des médicaments issus de laboratoires côtés en bourse ! On comprend rapidement à qui profite cet état de fait. Mais non seulement notre santé se détériore à cause des produits nocifs, servant à l’élaboration des produits alimentaires (toujours dans l'objectif de vendre plus cher, plus longtemps...), mais le pouvoir d'achat étant attaqué de tous les côtés, il devient encore plus difficile, de pouvoir choisir des aliments sains et de qualités ! Mais le cercle n'est pas tout à fait bouclé ! En effet, une fois malades, nous avons recours aux médicaments qui sont les seuls à être remboursés par le système de santé, qui lui-même est financé par les impôts que paient les ménages. Quant aux plantes médicinales, elles sont reléguées aux parapharmacies en tant que compléments alimentaires et ne sont, bien sûr, pas pris en charge. Pourtant, il me semble important de préciser que le code de la santé publique donne une définition assez large du médicament, soit : « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l'homme ou chez l'animal (...) en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique ».
Or, si les laboratoires synthétisent des molécules de plantes, c'est bien qu'elles sont efficaces ! Et néanmoins, seuls les médicaments sont remboursés par la sécurité sociale. Et si les plantes médicinales sont généralement considérées comme sûres, il est toutefois nécessaire de noter que certaines plantes peuvent être toxiques. Également, certaines interactions peuvent exister si vous prenez déjà des médicaments ou si vous avez des problèmes de santé sous-jacents. C'est pour cela, qu'il est donc important de consulter un professionnel de santé avant de prendre des plantes médicinales, surtout si l'on ne possède pas les connaissances requises à une utilisation sûre. Il est par ailleurs important de choisir des plantes médicinales de qualité et de respecter les dosages recommandés. Les plantes peuvent accompagner un traitement mais il ne faut jamais arrêter un protocole de soin en cours. Dans ce cadre, elles peuvent être des alliés de premier ordre et permettre de palier à un grand nombre de petits maux ou encore de les anticiper.
Malgré tous les efforts déployés pour que les plantes médicinales tombent dans l'oubli, elles sont pourtant toujours bien là ! Et à l'image de la recrudescence des soins énergétiques et principalement du reiki, on voit de nouveaux chamanes se former, mais également des druides et des naturopathes qui font tous perdurer ce savoir si précieux. Car si le confort n'a jamais été aussi important dans nos sociétés modernes, il n'en reste pas moins que nous souffrons tous d'une pathologie ou d'une autre, qu'elle soit physique, émotionnelle, psychique ou encore énergétique. Les plantes médicinales continuent donc d'être utilisées pour accompagner une grande variété de troubles de la santé. Et comme le dit Claude Roggen, « Sortir la plante de son ensemble et la réduire uniquement à sa molécule est réducteur ». Autrement dit tout est dans la nature et c'est le raffinage qui baisse l'efficacité de ces remèdes ancestraux. Car il existe de nombreuses plantes médicinales et chacune possèdent des propriétés thérapeutiques uniques. Certaines plantes sont utilisées pour soulager la douleur, d'autres pour renforcer le système immunitaire, quand d'autres permettent de réduire l'inflammation. Mais il existe également des plantes qui ont des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques. Il existe de nombreuses façons d'utiliser les plantes médicinales. Ces dernières peuvent être prises sous forme de teintures, de gélules, de poudres, d'extraits, d'huiles essentielles ou de décoctions.
Revenir en arrière et se priver de tous les bénéfices de l'évolution de la médecine serait une direction tout bonnement illogique et qui irait à l'inverse de la cohérence de la préservation de la vie. Pourtant, le savoir des peuples primitifs a bel et bien inspiré et inspirent encore les chimistes. Et les plantes médicinales d'hier sont utilisées par l'industrie pharmaceutique, pour créer les médicaments chimiques d’aujourd’hui ! Toutes ces molécules font partie de protocoles de soins qui sont étudiés par nos futurs médecins. Le bon équilibre ne serait-il pas d’inclure les plantes médicinales dans la formation de ces derniers ? Car des naturopathes pas suffisamment formés et ayant des pratiques dangereuses, défraient actuellement la chronique ; pourtant, aucune solution encadrée et reconnue n'existe ! Et on sait que les plantes peuvent être des aides de qualité, surtout si l'on anticipe les pathologies en réalisant une approche holistique. Alors pourquoi sont-elles mises autant de côté et pourquoi ne sont-elles pas étudiées et remboursées ? Il apparait évident qu’une nouvelle évolution est nécessaire ! Prendre en compte l'humain dans son entièreté, dans le but d’anticiper le traitement des maux qui pourraient survenir et non pas de gérer des urgences. Permettre à des spécialistes reconnus et formés de prescrire l’une ou l’autre de ces solutions afin d’adapter les solutions au cas par cas. Mais pour cela, une volonté est nécessaire : celle de vouloir le meilleur sans essayer de réaliser toujours plus de bénéfices au détriment de solutions naturelles.
Nos aïeux ne disaient-ils pas que la santé est notre bien le plus précieux ? Et n’avaient-ils pas nombre de remèdes naturels dans leurs placards ?