Répandu dès la fin du xviiie siècle, le portrait connaît une popularité grandissante au début du siècle suivant. Il est au cœur de la stratégie de positionnement social des notables, tant francophones qu’anglophones. L’invention de la photographie et l’ouverture des premiers studios québécois, à l’aube des années 1840, ne feront que nourrir davantage cette frénésie de l’image de soi. Cette salle propose une collection de portraits peints ou photographiques, tantôt d’hommes et de femmes célèbres, tantôt d’inconnus au caractère typique ou singulier, l’alternance mettant en relief la diversité iconographique et stylistique du genre.
Bien que les commandes religieuses restent longtemps centrales dans l’organisation des pratiques artistiques, ces dernières évoluent au fur et à mesure de l’affirmation d’autres besoins de représentation. Des artistes de tous horizons (étrangers, locaux, itinérants, autodidactes, formés en Europe ou aux États-Unis) créent une production de plus en plus variée où apparaissent, à côté de la peinture religieuse et du portrait, le tableau d’histoire, la scène de genre et la nature morte. L’occupation croissante du territoire va de pair avec un intérêt pour le paysage, qu’il s’agisse de rendre compte des vues pittoresques et des merveilles naturelles du pays ou de témoigner de la transformation de l’environnement colonial à travers l’image des villes et des événements qui s’y déroulent. L’art du paysage, d’abord lié aux conventions de la représentation topographique, s’en détache progressivement pour offrir une vision plus poétique des lieux.
Ce projet est réalisé grâce à une contribution financière provenant de l'entente de développement culturel intervenue entre le Musée national des beaux-arts du Québec et le ministère de la Culture et des Communications.