La seconde partie du 19e siècle voit la fondation de nombreuses institutions académiques et artistiques qui façonneront la vie culturelle pendant près d’un siècle. Elles contribuent à la cristallisation des genres artistiques que sont le portrait, la nature morte, la peinture de genre et la peinture d’histoire, en valorisant un enseignement traditionnel et en organisant la réception dans les salons institutionnels, tandis que le séjour d’études en Europe devient un incontournable.
Les années 1880-1930 correspondent, au Québec, à l’ère de la commémoration, une période durant laquelle, souscriptions, concours nationaux et internationaux et manifestations publiques se succèdent afin de rendre hommage aux bâtisseurs de notre jeune pays. À cette époque, délaissant les pratiques anciennes, plusieurs artistes vont réaliser des œuvres monumentales destinées à des édifices publics.
Cette salle présente tour à tour un atelier d’artiste, celui de Napoléon Bourassa, un espace politique et un espace religieux qui mettent en évidence les multiples formes prises par les pratiques artistiques liées à la commémoration. Elle aborde les enjeux de la construction de l’histoire par l’image, en explicitant le rôle social de l’artiste dans cette construction. Comment invente-t-on le visage d’un bâtisseur dont on ne connaît pas les traits véritables? Comment les artistes imaginent-ils les grands moments de l’histoire? Pourquoi choisissent-ils de les représenter de manière romantique, réaliste, voire impressionniste? Quelle est la part de fiction et de rêve dans la représentation de l’histoire? Qui sont les absents de cette Histoire? Comment ont-ils été rendus invisibles? Pourquoi notre imaginaire actuel les rend-ils à nouveau visible?
Ce projet est réalisé grâce à une contribution financière provenant de l'entente de développement culturel intervenue entre le Musée national des beaux-arts du Québec et le ministère de la Culture et des Communications.