Depuis plus de quarante ans, Sally Mann (née en 1951) réalise des photographies expérimentales à la beauté obsédante qui explorent les thèmes essentiels de l’existence : mémoire, désir, mort, liens familiaux, magistrale indifférence de la nature envers les hommes. Ce qui fait l’unité de ce vaste corpus – portraits, natures mortes, paysages et études diverses –, c’est qu’il est le « fruit d’un lieu », le sud des États-Unis.
Sally Mann, originaire de Lexington (Virginie), a écrit voici bien longtemps sur ce que signifie vivre dans le Sud. S’appuyant sur un amour profond pour sa terre natale et sur une bonne connaissance de son héritage historique complexe, elle pose des questions fortes et provocantes – sur l’histoire, l’identité, la race et la religion – qui transcendent les frontières géographiques et nationales.
Cette exposition, la première rétrospective majeure de cette artiste éminente, traite de la façon dont sa relation avec sa terre d’origine a façonné son œuvre. Organisée en cinq parties et dotée de nombreuses photographies inconnues du public ou inédites, elle constitue à la fois une vue d’ensemble du travail de l’artiste sur quatre décennies et une fine analyse de la manière dont le legs du Sud –à la fois patrie et cimetière, refuge et champ de bataille – transparaît dans son travail comme une force puissante et troublante qui continue de modeler l’identité et le vécu de tout un pays.