A False Weight de Daisuke Kosugi constitue le troisième et dernier volet du Nouveau Sanctuaire, qui se penche sur la manière dont l’architecture se rapporte au corps et aux sens.
Dans ce film, l’architecture de la maison apparaît comme une toile de fond têtue, telle une donnée immuable. Le corps dépend d’elle pour structurer ses activités quotidiennes, parfois au point d’étouffer dans la domesticité. Que se passe-t-il quand nos corps se disjoignent de leur environnement architectural ? Les propriétés architecturales représentent certaines idées et persistent à travers le temps, à la différence de nos corps, de nos habitudes et de nos routines.
Le film brosse un portrait expérimental de Tadashi, ancien architecte et bodybuilder japonais, à qui l’on a diagnostiqué une maladie cérébrale qui affecte ses mouvements et ses habitudes quotidiennes. Il se déroule dans l’environnement domestique de Tadashi, organisé de façon à lui permettre d’accomplir au mieux ses activités quotidiennes ; mais, petit à petit, la perte de contrôle sur son corps perturbe ses habitudes et ses routines. Le rôle de Tadashi est interprété par un danseur de Butoh, dont les mouvements s’inspirent de la liberté découverte dans les limites du corps. Le butoh est une forme de danse contemporaine japonaise qui permet de comprendre les profondeurs du corps, de le libérer de ses blocages en lui faisant accomplir des mouvements spécifiques.
En nous entraînant dans un voyage architectural et domestique, le film révèle ainsi le conflit intérieur d’un homme déchiré entre son désir de force et d’efficacité, d’une part, et, d’autre part, l’acceptation du déclin rapide de son corps grâce à la danse.
Daisuke Kosugi (1984, Tokyo) vit et travaille à Oslo. Avec l’artiste Ina Hagen, il a cofondé l’espace d’exposition et d’échange artistique « Louise Dany » à Oslo. Son travail a été présenté au LIAF (Lofoten International Art Festival) en Norvège ; au festival CPH:DOX 2017, Copenhague (lors duquel il a obtenu la « mention spéciale » du NEW:VISION Award) ; à la 11e Biennale de Gwangju, Corée du Sud (2016) et à la Konsthall de Malmö, Suède (2016). Il a reçu le Prix français de l’Institut français de Norvège lors de l’exposition « Høstutstillingen 2017 » à Oslo. Il a été en résidence au WIELS, Bruxelles (2017), et à la Cité internationale des arts de Paris (2018). Au printemps 2019, il a créé une performance dans le cadre de « Move » au Centre Pompidou.