La femme et la bête dans la ronde de leur besoin
Jeunes fermiers ardents à s’accoupler
Avec tout les feuillus
Les buttes de terres buttes
De paille s’abstiendront
Des animaux par leurs propres légendes
Dans la noirceur des tunnels de foin
Et le fumier des granges.
Dans un musée d’Atlanta
Loin dans un recoin
Se trouve cette chose en partie
Mouton comme un poupon laineux
Mariné dans l’alcool.
Simplement par son regard, l’enfant-mouton pourrait
Nous dire direJe suis ici, dans la demeure de mon père
Moi qui suis de votre monde seulement de moitié, venu de loin
À ma mère parmi les longues herbes
Du doux pré, tendant l’oreille pour les renards
Elle se tenait comme un clair de lune.
De l’arrière, elle fut saisie par l’amour d’un autre monde
Ou quelque chose qui s’y apparente,
Et sans relever la tête de la rosée
Et sans regarder, elle donna
Son meilleur pour ce grand besoin.Remise en liberté, elle pencha sa tête
Plus profondément vers le frisson de la terre, et dans un bruit
De sanglot de quelque chose qui en trébuchant
S’éloigne, elle commença à me porter, comme il se doit.
Sur la colline baignée dans la lumière estivale, avec mes yeux
Bien plus qu’humain, j’ai perçu pour un instant brûlant
Les deux côtés de la colline de ce monde verdoyant,
L’homme et la bête dans la ronde de leur besoin.
Mon sabot et ma main se sont agrippés
Et le vent de la colline a remué ma laine.(Traduction d’une adaptation libre de « The Sheep Child » par James Dickey : The Selected Poems, Wesleyan University Press, 1998 par Marie-Kathryn Fortier »)
Ambera Wellmann est une artiste canadienne œuvrant en peinture, assemblage, photographie et vidéo. Elle est titulaire d’un baccalauréat de la Nova Scotia College of Art and Design (2011) et d’une maîtrise en arts visuels de l’université de Guelph en Ontario (2016).
Wellmann est également récipiendaire du prix Joseph Plaskett (2016) et fut lauréate nationale du Concours de peintures canadiennes RBC (2017). Son travail a été exposé à la Power Plant, au Museum of Contemporary Canadian Art à Toronto ainsi qu’au Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa. L’artiste vit et travaille à Berlin et souhaite remercier le Conseil des arts du Canada pour son généreux soutien.
Dans cette récente série de peintures, Wellmann poursuit ses recherches sur la porcelaine comme véhicule de perversion afin de manipuler la sensualité de la matière peinte et ainsi brouiller les distinctions entre objet et chair. Par hybridité, le travail de Wellmann met en jeu une série de motifs canoniques permettant à l’artiste d’élever et de transgresser ces figures historiques en les transposant à des scènes intimes, soulignant du même coup l’absurdité de ce monde avec humour.