Du 6 juin au 25 juillet 2015, la Galerie du Forez présente une sélection de dessins originaux, peintures et lithographies de Tudor Banus. Certaines des pièces exposées sont récentes, d'autres plus anciennes, donnant ainsi un aperçu de la variété de l'œuvre de l'artiste.
Artiste prolifique aux talents multiples -peintre et dessinateur, illustrateur de livres et de journaux-, Tudor Banus est à l'aise aussi bien avec les techniques de peinture à l'huile à l'ancienne qu'avec celles de la reprographie, des plus traditionnelles aux plus modernes, de la gélatinographie jusqu'à la lithographie digitale.
Dans ses œuvres, Tudor Banus nous révèle un monde à la fois inquiétant et familier, fantastique et immédiat. C'est un monde qu'il voit "à travers le miroir", de manière tout à fait unique et originale, mais dans lequel nous percevons le reflet de nos propres angoisses ou enchantements. La technique mixte sur papier intitulée "Avenir", la lithographie "Évasion", ou le très élaboré dessin "Amour caché" sont des exemples révélateurs de cette relation de complicité que l'artiste arrive à établir entre sa rêverie et l'œil du public.
C'est un monde où nous retrouvons les dernières modes et lubies qui occupent -de trop, d'ailleurs- nos esprits contemporains, comme en témoignent les lithographies "Web-girl" et "Selfie". Des créatures fantastiques, dans des compositions complexes, illustrent avec humour nos faiblesses très humaines, comme dans les lithographies "Narcisse aux miroirs", "Le Maître du Monde" et "Gaïa", par exemple. Tous ces clins d'œil à notre style de vie actuel s'entremêlent avec des thèmes érudits puisés dans la mythologie et dans l'histoire de l'art, mettant ainsi le quotidien en perspective.
Mais les œuvres qui sont peut-être les plus étonnantes et mystérieuses sont celles qui mettent en scène des univers alternatifs, des structures architecturales à la Escher, avec des titres comme "Alchimie", "Musique des sphères", ou (la technique mixte sur panneau) "Un quart d'heure avant le déluge".
Le style de Banus, très personnel, se situe quelque part dans la filière qui relie les bestiaires du Moyen Age aux bandes dessinées de nos jours, en passant par Bosch et les surréalistes. Narratives par excellence, les images que crée l'artiste -atteignant une complexité inouïe qui demande un effort d'attention pour se laisser déchiffrer- nous amènent à pénétrer dans un univers parfois ludique et plein d'humour, parfois rêveur ou cauchemardesque, mais dans tous les cas toujours magique.
Tudor Banus est né le 8 juillet 1947 à Bucarest, en Roumanie. Il est diplômé de l'Ecole d'architecture et d'urbanisme de l'Université de Bucarest et il a fait des études de gravure et de technique ancienne de peinture à l'huile à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris.
Établi à Paris depuis 1972, la carrière de Tudor s'est déroulée principalement en France, mais il a travaillé également à New York et en Allemagne. Il a participé à plus de 60 expositions personnelles ou de groupe en France, aux États Unis, en Allemagne, en Belgique et en Roumanie. Depuis 1976, il a collaboré à plus de 50 journaux et revues (en publiant dessins et couvertures) dont Le Monde, The New York Times, Die Zeit, L’Express, Le Point, Marianne, etc.
En 1979, il obtint le prix du plus beau livre pour la jeunesse pour la réalisation du livre "Les musiciens de Brême" des Frères Grimm.
Depuis plusieurs années, il organise des cycles de conférences au Carré Coignard à Nogent sur Marne, où il réside à la cité d'artiste Guy Loë. Ces conférences ont comme thème l’art en général, mais surtout l’art moderne et contemporain.
Un album de 240 pages en couleur vient d’être consacré à son travail artistique par les éditions de l’Institut Culturel Roumain.
La longue carrière artistique de Tudor Banus présente de multiples facettes: il est dans son élément en tant que peintre et dessinateur, en tant qu'illustrateur de livres, de journaux et de revues.