Almine Rech Paris a le plaisir d'annoncer sa 12e exposition avec James Turrell, en 3 décennies. Une nouvelle œuvre de lumière de l’artiste, issue de sa série Tall glass / wide glass en cours depuis 2004, y sera présentée.
Depuis plus d'un demi-siècle, l'artiste américain James Turrell, né à Los Angeles en Californie en 1943, travaille directement avec la lumière et l'espace pour créer des œuvres qui interpellent le spectateur quant à la question de la perception humaine.
Le concept de Tall glass / wide glass de Turrell est une ouverture unique – rectangulaire ou ovale, horizontale ou verticale, d'autres formes n'ayant été créées que rarement – dans laquelle la composition de l'œuvre, la lumière et les couleurs, se développent progressivement au cours d'une heure, perceptibles grâce à l'utilisation de matériaux translucides. Par le passé, les œuvres Tall et wide glasses de Turrell étaient réalisées avec des néons, mais au cours des quinze dernières années, l'artiste a utilisé des LED qui permettent des couleurs et des lumières plus riches et modulables, lui donnant une grande liberté quant aux formes, transitions et combinaisons de couleurs utilisées pour cette série. Les œuvres de la série sont le fruit d’une recherche que Turrell a entamé au milieu des années 1960, sur la lumière comme matériau appréhendé par la perception visuelle humaine.
« James Turrell et moi-même nous sommes rencontrés il y a quinze ans. J’ai appris à le connaître durant toutes ces années, par intermittences. Connaître la vie d'un artiste n'est pas nécessaire à la compréhension de son œuvre. Cela peut faire naître certains préjugés qui en gênent l'approche. Mais l'œuvre de James Turrell est si importante, sa vie et ses opinions, si fortes, étonnantes et originales, que connaître sa biographie me semble très intéressant. La conversation qui suit en donne un aperçu.
AR : Votre art incite le spectateur à regarder en lui-même, et à se tourner vers la lumière, le ciel et l'espace. Croyez-vous que l'art puisse amener à abandonner momentanément le matérialisme pour une attitude plus spirituelle ?
JT : C'est une question qu'on me pose à chaque fois ! Oui, s'ils ont un penchant pour la spiritualité ! Quand les gens parlent de la lumière, ils utilisent le « vocabulaire de la lumière » pour la décrire expériences de mort imminente, religieuse, transports spirituels...Mon travail traite de la nature concrète de la lumière, du contact avec elle. Il n'y a aucun message religieux ! L'or n'a d'autre valeur que celle qu'on lui donne. Nous sommes très négligents envers la lumière. Nous ne lui prêtons pas de valeur. La lumière n'est pas éphémère, elle est matérielle. Les photons sont de la matière, ils produisent un phénomène de vague, tout comme l'eau ».
(Extrait d'Almine Rech en conversation avec James Turrell le 9 septembre 2004, Bruxelles-Paris, Thalys)