Tornabuoni Art a le plaisir d’annoncer l’exposition Antologia Scelta 2025, mettant en lumière une sélection d'œuvres d’art moderne et contemporain choisies tout au long de l'année. Celle-ci est l’aboutissement d’un travail sans cesse renouvelé de recherches, d’acquisitions et d’études de la part de la galerie, raffermissant les liens l’unissant, dans ce cadre, aux différentes sphères culturelles, en Italie et ailleurs. L’ouverture de l’exposition aura lieu le 5 décembre dans le siège florentin, Lungarno Benvenuto Cellini, 3, tandis qu’une autre sélection sera montrée ultérieurement à Milan, via Fatebenefratelli, 36, à compter du 12 décembre.
Le collection, chronologique, s’ouvre sur deux toiles de Plinio Nomellini réalisées au début du XXè siècle. La première, Luna di ottobre, achevée aux alentours de l’année 1900, se focalise sur l’effet que la lune produit sur des roseaux, lorsque la seconde, Pastore con gregge e pecore, de peu sa cadette, donne à voir une lumière dense prendre vie pour devenir un élément pictural à part entière. Les paysages forment une part significative et importante de l’exposition, thème auquel se rapportent les oeuvres de Carlo Carrà, artiste parmi les plus éminents du XXe siècle italien, présentant L’albero secco de 1962, et de Ardengo Soffici, dont deux vues toscanes sont à admirer : Febbraio a Poggio a Caiano et Forte dei Marmi.
La transition vers le Futurisme est marquée par la présence de Velocità d'automobile + luci (studio), réalisé autour de l’année 1913, grâce à laquelle Giacomo Balla, l’un des personnages les plus importants du mouvement, explore le thème du dynamisme. Il capture visuellement ce que représente le déplacement et la lumière émanant d’une voiture lors de celui-ci aux travers de lignes dynamiques et fragmentaires, donnant ainsi la pleine mesure de l’énergie induite par le progrès technologique. Une autre œuvre du même Carlo Balla, Balfiore – Motivo floreale per sciarpa, en date de 1925, est, quant à elle, un exemple frappant de la plongée de l’artiste dans le design et la mode, auxquels il se consacre des années 1910 jusqu’au début des années 1930.
Certaines œuvres parmi les plus célébrées d’artistes importants de la période s’étendant du XXe siècle à nos jours sont présentées au sein de l’exposition, qu’ils soient italiens ou internationaux. Parmi celles-ci, on retrouve Concetto spaziale, Attesa, une peinture à l’eau sur toile rouge de Lucio Fontana, réalisée en 1959, faisant partie de la série des “Attese”, toiles ouvertes, lacérées ou percées.
Cette série est l’expression la plus célèbre du spatialisme, tentative d’outrepasser les limites physiques et matérielles de la peinture traditionnelle. Il trovatore, une huile sur toile de Giorgio de Chirico, reprenant l’une des variantes les plus intéressantes autour du thème des mannequins, représente son auteur dans cette exposition. Ottone Rosai, maître florentin, fin observateur de la vie urbaine, de laquelle il nourrit son œuvre, y contribue, pour sa part, avec deux tableaux. Le premier, Concertino (Orchestrina), représente un petit groupe de musiciens qui se meuvent au sein d’une composition à l’espace compact. Dans le second, Giocatori di biliardo, de 1959, Rosai immortalise l’intérieur d’une salle de jeu, développant l’un des thèmes qu’il chérit le plus.
En guise de témoignage autour de la production de Alberto Savinio, empreinte de classicisme et de symboles, nous retrouvons Hector et Andromaque ainsi que Nettuno, réalisées au cours des années 1930, où les mythes grecques et romains bénéficient d’une relecture à la sensibilité à la fois moderne et inquiétante. Reconnu pour sa contribution active à l’Art informel, Alberto Burri, pour sa part, laisse à voir deux œuvres datant de 1952, Tempera et Senza titolo. Dans cette dernière en particulier, la forme est directement issue de l’épaisseur même de la matière, composée d’huile, d’adhésif, de sable, de toile de jute et de collage, le tout transformant le support en une sculpture visuelle. Celles-ci sont accompagnées des lignes et de la géométrie de Piero Dorazio, représentant de l’abstraction européenne avec la toile Lyra, réalisée entre 1982 et 1983, dans laquelle les couleurs vibrantes s’entremêlent pour former une harmonie à nulle autre pareille.
L’Arte povera, à laquelle une exposition sans précédent est consacrée en ce moment à la Bourse de Commerce de Paris, ne manque pas de représentants avec un Coccodrillo et Sans titre de Mario Merz, un Sans titre de 2000 de Jannis Kounellis, réalisé avec des papillons et du plomb, sans compter Pierpaolo Calzolari, Mario Ceroli, Michelangelo Pistoletto et Piero Gilardi, tous figurant au sein de cette Anthologie. Par ailleurs, Pino Pascali, ayant récemment pris part à une importante rétrospective à la Fondation Prada de Milan, est également de la partie avec deux oeuvres emblématiques, Lettere et Veliero, tandis que Alighiero Boetti, exposé jusqu’à fin février à l’Académie Nationale de San Luca, à Rome, fournit quatre oeuvres dont Mimetico, de 1967, et Mettere al mondo il mondo, de 1975. C’est à cet artiste que la galerie Tornabuoni de Rome a consacré l’exposition Alighiero Boetti. Cabinet de curiosités, entre le 6 novembre 2023 et le 22 février 2024.
Une section est spécialement dédiée aux artistes internationaux, avec des œuvres marquantes sur le plan historique et visuel. Les oeuvres du belge René Magritte, La gare, de 1922, période au cours de laquelle l’artiste est profondément influencé par le cubisme et le futurisme, ainsi que de l’espagnol Joan Miró, lequel propose pour cette Antologia, Oiseau, une peinture à l’huile, aquarelle, gouache et pastel de 1972, cohabitent parfaitement. Cette dernière laisse transparaître un langage onirique, constitué de symboles abstraits et de couleurs vives. Le catalogue qui accompagne cette Anthologie 2025, supervisée par Tornabuoni, est préfacé par Gino Pisapia avec un texte intitulé Storia di una trasformazione annunciata (Histoire d’une transformation annoncée).