La galerie Almine Rech Bruxelles est heureuse de présenter The light between us, la première exposition personnelle de Sylvia Ong à la galerie, qui sera ouverte du 14 novembre 2024 au 11 janvier 2025.

« L'art peut-il vraiment éclairer l'espoir dans le monde ? » C'est là la problématique qui réside au cœur de la dernière série de peintures de Sylvia Ong. Pour sa première exposition à Almine Rech, l'artiste autodidacte collabore avec la compositrice Joanna Bieńkowska, qui utilise le pseudonyme Yana, pour aborder la question de l'art comme ayant un impact dans notre monde tumultueux.

Avec une formation en cinématographie, en arts du spectacle, en théâtre et en musique, Ong traverse une multitude de genres artistiques pour créer des vignettes d'un expressionnisme lyrique qui harmonise les couleurs et les textures avec le son. La musique et ses liens étroits avec les émotions de l’artiste faisaient partie intégrante de sa pratique bien avant qu'elle ne se rende compte qu'elle éprouvait de la synesthésie, une condition selon laquelle les gens voient des couleurs, des formes ou des mouvements en réponse à des stimuli musicaux. Pour Ong, sa forte réaction émotionnelle à la musique lui permet de voir des couleurs et des formes dans son esprit.

Son procédé artistique commence à la lumière du jour avec de la musique et une méditation avant d'esquisser des idées initiales aux crayons de couleur et au marqueur. Ces dessins sont ensuite travaillés sur toile, couche par couche méticuleuse, créant progressivement une surface à la peinture à l'huile, aux bâtons d'huile et au graphite. Avant d'aboutir à ce choix actuel de techniques, Ong commençait à peindre avec de l'acrylique. Des années plus tard, elle passa à la peinture à l'huile pour son aspect lumineux et sa capacité à refléter et à réfracter la lumière, un thème clé de son dernier ensemble d'œuvres.

Quand Ong contacta Yana concernant la création d'un enregistrement pour The light between us, elle fournit six morceaux qui tracent un voyage d'introspection à travers les difficultés de la vie. Ong n'explique pas son souhait de travailler avec des instrumentalistes par sa synesthésie, mais par les résonances de Schumann – les fréquences d'énergies qui émanent naturellement de la terre. Elle puisse son inspiration dans la nature et l'interconnectivité de la vie à travers les fréquences et l'énergie sonore.

The light between us ouvrira avec Natsukashii (2024), inspiré du deuxième morceau de l'enregistrement de YANA. Baignée d'un rose lumineux avec des traînées d'un orange chaud, la peinture, avec sa palette de couleurs radieuses, est l'antithèse de ce que les spectateurs attendraient d'une méditation sur les sentiments de désespoir face à un avenir incertain. S'efforçant toujours de trouver un équilibre entre spontanéité et direction planifiée, Ong aborde Natsukashii avec l'intention de communiquer un sentiment de nostalgie pour le passé, d'espoir timide vers l'avenir et un brin de mélancolie. Ce n’est qu’avec Silent fields no. 1 (2024) pour qu'une palette de couleurs plus sombres, de teintes bleues fassent surface. Perçant la composition effrénée, des éclairs blancs viennent dominer la scène de Silent fields no. 2 (2024). Les rayons de soleil évoqués dans ces deux œuvres se retrouvent dans les titres de peintures qui les accompagnent : Hollow sun no. 1, Hollow sun no. 2, et Guiding light (diptych) (toutes de 2024). Dans les trois œuvres, des nuances de vert, de jaune et de brun envahissent la toile, faisant allusion au monde naturel qui offre un répit temporaire aux difficultés de la vie pour Ong. Alors que Hollow sun no. 1 ressemble à une représentation abstraite de végétation jaillissant d'un sol fertile, on peut distinguer un chemin de terre au premier plan de Guiding light (diptych), ainsi qu'une clairière lumineuse composée d'un flou de magenta sur fond blanc. Du même titre que le troisième morceau de l'enregistrement de Yana, Guiding light présente des faisceaux de soleil qui imitent les instruments à cordes qui vont et viennent doucement dans la chanson de Yana.

L'exposition se conclue par des œuvres telles que Good morning, midnight (2024), où le jeu d'ombre et de lumière, évoqué par le titre, est suggéré comme une éventuelle solution au rôle que l'art et les artistes peuvent jouer lors de périodes difficiles dans le monde. Comme un écho au procédé de collaboration entre Ong et YANA sur une base de sentiments de désespoir partagés à grande échelle, The light between us suggère que les liens qui nous unissent sont le baume qui nous aide à sortir des ténèbres.

(Texte par Harley Wong)