Dans le cadre de son programme Artiste en résidence, le Musée présente l’exposition À toutes ces femmes que l’on ne nommait pas de l’artiste et commissaire indépendante Michaëlle Sergile, un hommage au vécu des femmes noires des années 1870 à 1910 à Montréal.

Pour sa première exposition solo en contexte muséal, l’artiste a réalisé sept tissages originaux sur métier Jacquard. Trois d’entre eux reconstituent des images sélectionnées dans la collection Photographie du Musée, et les quatre autres illustrent des portraits de membres du Coloured Women’s Club of Montreal (CWCM). Des photographies d’archives et des objets issus des collections du Musée et du CWCM complètent l’installation.

Mêlant archives et fiction, l’exposition témoigne des origines du premier collectif créé par des femmes noires au Québec, le CWCM. En s’inspirant du concept de fabulation critique théorisé par l’auteure américaine Saidiya Hartman, l’exposition explore la relation entre l’histoire et la violence de l’archive.

Pour cette exposition, Michaëlle Sergile explore les collections du Musée en réfléchissant au contexte social et politique de création de ce club fondateur pour les communautés noires à Montréal, ainsi qu’aux femmes qui ont, de près ou de loin, contribué à sa mise sur pied.

Michaëlle Sergile est une artiste et commissaire indépendante travaillant principalement à partir d’archives de la période postcoloniale, de 1950 à aujourd’hui. Son travail artistique vise à comprendre et à réécrire l’histoire des communautés noires, et plus précisément celle des femmes, par l’intermédiaire du tissage. Traditionnellement associée à l’artisanat et à la féminitude, cette technique lui permet d’interroger les rapports de domination liés au genre et à l’appartenance ethnique.