« Je ne crois pas à l’art en tant que représentation. Mon œuvre appartient à la réalité, elle est affectée par la réalité. » - Piero Golia
Gagosian Gallery est très heureuse de d’exposer les nouvelles œuvres de Piero Golia.
Maître du « coup de grâce » et de l'action impossible, Golia est le grain de sable dans l'océan que constitue l'art contemporain, exemplifiant la déstabilisante audace de l'avant-garde moderne dans l'art contemporain et dans la société. Ainsi, en janvier 2006, il disparait de New York, ne laissant aucune trace de ses projets ni de sa destination. Trois semaines plus tard, il réapparait à l'Académie royale des Beaux-Arts du Danemark et donne une conférence sur son échappée furtive. En 2008, Golia se mesure aux espaces d'exposition standardisés des foires d'art contemporain en compressant un bus grandeur nature dans les 6 mètres de large attribués pour le stand. Son œuvre Luminous Sphere (2010), une mystérieuse boule phosphorescente installée sur le toit du Standard Hotel, s'illumine seulement lorsque Golia se trouve à Los Angeles saluant sa propre présence mais aussi l'appropriation de ce qu'il appelle « le langage des signes de L.A. », à l'instar des panneaux publicitaires de Sunset Boulevard ou encore de l'enseigne Hollywood.
Dans une nouvelle série de sculptures en bronze, Golia dépeint son atelier, ses collègues, ainsi que ses œuvres antérieures à la manière d'un récit auto-réfléchi, une Boîte-en-valise des temps modernes. Dans son œuvre Studio (4/13/2013) (2013), ses assistants d'atelier, ses projets en cours de réalisation, ses outils et ses machines sont recréés à échelle miniature en aluminium, en cuivre et en acier inoxydable. Gold and the Concrete Cube at the Venice Biennale (2013) est une autre maquette d'une œuvre plus ancienne intitulée Untitled (My Gold is Yours) (2013), présentée à la Biennale de Venise et représentant un kilo d'or mélangé à un immense bloc de béton. En chronologie inversée, Golia reproduit à petite échelle des œuvres terminées et leur environnement, un procédé normalement associé à la phase de conception du projet, permettant de montrer au spectateur un aperçu du procédé créatif de ses œuvres de grande échelle. Dans Upside down equestrian figure as public sculpture (2011–13), il renverse une sculpture non achevée représentant Giuseppe Garibaldi à cheval comme l'incarnation d'une pure entropie.
En contrepoint à ces maquettes, des sculptures créées à base d'objets domestiques abstraits sont attachés à des socles en bois contreplaqué réunissant ainsi le « low art » à une syntaxe visuelle d'affichage classique minimaliste. Recouvrant l'objet plantureux de peinture blanche et le faisant pivoter à 90 degrés sur son socle, l'élément monochrome se fond avec les murs blancs de la galerie en arrière-plan, réaffirmant ainsi la présence et la texture du socle en contre-plaqué. Autant d'un point vu matériel qu'immatériel Golia travaille de manière systématique et compulsive dans le but de déranger et dépasser les codes existants de l'histoire de l'art et de la société.
Piero Golia est né à Naples en 1974. Son travail a été présenté dans des expositions majeures aux Etats-Unis et en Europe parmi lesquelles "Uncertain States of America—American Art in the 3rd Millennium" à la Serpentine Gallery de Londres en 2006; "The Gold Standard" au Centre d'art contemporain P.S. 1 de New York en 2007; Vesuvius au Musée d'Art Moderne de Stockholm en 2007; "The Nothing and the Being" au Musée Jumex de Mexico en 2009; "Double Tumble or the Awesome Twins" au Musée Stedelijk d'Amsterdam en 2010; la Biennale de Californie, Orange County Museum of Art en 2010; Artist's Museum, Museum of Contemporary Art, Los Angeles (2010–11); et "Premio Italia" au Musée MaXXi de Rome en 2011. L'oeuvre de Golia a été, entre autres, sélectionnée pour la 55ème Biennale de Venise en 2013. Il a créé en 2005 avec Eric Wesley la « Mountain School of Arts » de Los Angeles.