Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) ouvre ses portes à une sélection d’œuvres d’art de la remarquable collection du philanthrope ontarien, collectionneur et mécène W. Bruce C. Bailey. L’exposition « Tant le moindre de mes atomes t’appartient intimement » rassemble une centaine d’œuvres qui portent, pour l’essentiel, sur l’expérience de la condition humaine. Créées à des époques et dans des cultures variées, ces peintures, photographies, œuvres sur papier et sculptures choisies permettront aux visiteurs de réaliser à quel point l’art peut refléter une sensibilité unique et, en même temps, mettre en lumière des traits communs à l’humanité et exprimer ainsi ce qu’elle a d’universel.
Le titre de l’exposition [en anglais : « For every atom belonging to me as good belongs to you »] est tiré du poème C’est moi que je célèbre (1855) de Walt Whitman. Comme ce poème, la collection de Bruce Bailey est à la fois l’expression d’une sensibilité unique et le reflet de l’universalité de l’expérience humaine.
Débutée en 1975, la collection se démarque par son intérêt envers l’Autre. Le collectionneur a un intérêt marqué pour les œuvres qui traitent de ce que veut dire être humain, du bien, du mal, du beau, du triste, du négligé et du laid dans l’humanité. Les dichotomies vie-mort, noir-blanc, bien-mal et amour-haine reflètent, à son avis, toutes les facettes de la condition humaine.
De grands thèmes rassemblent librement les œuvres pour susciter des réflexions sur l’identité : qui sommes-nous ? qu’est-ce qui fait de nous des humains uniques ? La section Amour, toucher et corps humain de l’exposition invite, par exemple, le visiteur à établir des relations intuitives entre des images disparates de visages, de mains et de corps, certaines convergentes, d’autres éclatées. L’idée de lieu, incarnée par une scène de la nature vierge canadienne, une comète embrasant le ciel ou un intérieur familial, déclenche des associations entre essence personnelle et origines.
Dans la section Tragédie et transcendance, la saisissante série Les Désastres de la guerre (1810-1820) de Goya et La Guerre (1924) d’Otto Dix, côtoient des gravures de Dürer, de Rembrandt et de Mantegna, qui nous réconcilient avec la faculté de l’humain à transcender sa propre brutalité. « En effet, aucune autre espèce vivant sur cette planète n’a la faculté d’à la fois aimer et de blesser aussi profondément », ajoute Mary-Dailey Desmarais.