Pour cette exposition peut-être plus que jamais, le travail de Stohead fait naître en nous des questionnements liés au temps qui passe. L’artiste y propose ses tableaux comme autant d’états d’âme, en ayant la finesse de laisser libre court à l’imagination de celui qui les regarde. C’est là que réside la force du travail de l’Allemand. Couche par couche, volute par volute, de la plus dense à la plus légère, il projette ses sentiments sur les toiles, sans que nous ne nous sentions écrasés sous leurs poids. Notre esprit peut ainsi vaquer à sa guise dans des œuvres qui deviennent les supports concrets de nos interprétations personnelles.
Une seule œuvre peut donc être la source de bien des émotions ; nous seuls avec nos états d’esprits, nos humeurs, nos envies, en détenons les explications. Dans une fumée simple sur fond sombre nous pouvons voir un tableau éminemment ornemental, pourquoi pas. C’est beau, techniquement impressionnant, intriguant. Mais nous pouvons tout autant nous servir de ce fond sombre et de ces effets évanescents pour penser aux moments, à la vie. À l’avant, au pendant et à l’après. Avant, pendant et après quoi ? À nous de voir…
Et la formule se répète pour les œuvres aux couleurs plus vives. Sommes-nous là dans une explosion de joie, à un moment précis ? Ou plutôt dans une injonction à profiter plus généralement de ce qui nous est offert ? Avec Ephemeral 2.0, Stohead fait évoluer techniquement, esthétiquement son travail comme il en a l’habitude en même temps qu’il offre un cadre plus large : à la rêverie, à la contemplation et, parfois, à l’introspection.