Le Musée national Picasso-Paris présente du 18 février au 25 mai 2025, sa nouvelle exposition temporaire : L’art « dégénéré » : le procès de l’art moderne sous le nazisme. Première exposition en France consacrée à l’art dit « dégénéré », elle explore et met en perspective l’attaque méthodique du régime nazi contre l’art moderne.

L’art « dégénéré » : le procès de l’art moderne sous le nazisme étudie en particulier l’exposition de propagande « Entartete Kunst » (Art dégénéré), organisée en 1937 à Munich, montrant plus de 600 œuvres d’une centaine d’artistes, représentants des différents courants de l’art moderne, d’Otto Dix à Ernst Ludwig Kirchner, de Vassily Kandinsky à Emil Nolde, de Paul Klee à Max Beckmann, dans une mise en scène conçue pour provoquer le dégoût du visiteur.

Point culminant d’une série d’expositions infamantes mises en place dans plusieurs musées dès 1933 (Dresde, Mannheim, Karlsruhe...) pour dénoncer les avant-gardes artistiques comme une menace à la « pureté » allemande, « Entartete Kunst » s’inscrit dans le contexte d’une « purge » méthodique des collections allemandes. Plus de 20 000 œuvres, parmi lesquelles celles de Vincent Van Gogh, Marc Chagall ou de Pablo Picasso, cas exemplaire de l’« artiste dégénéré », sont ainsi retirées, vendues ou détruites. Au centre de cette histoire, le terme de « dégénérescence », émergeant au cours du XIXe siècle dans différentes disciplines (histoire naturelle, médecine, anthropologie, histoire de l’art...) jusqu’à sa cristallisation au cœur de la « vision du monde » national-socialiste, sert de vecteur au déploiement des théories racistes et antisémites au sein de l’histoire de l’art.

À travers le rassemblement exceptionnel d’œuvres présentées à l’exposition de 1937 et plus largement de peintures et de sculptures confisquées aux musées allemands durant cette campagne, L’art « dégénéré » : le procès de l’art moderne sous le nazisme permet de montrer l’étendue des esthétiques et des artistes visés. Chaque œuvre est ainsi le témoin direct de cette histoire et des vies d’artistes percutées par celle-ci. L’exposition présentera des artistes majeurs tels que George Grosz, Paul Klee, Oskar Kokoschka Vassily Kandinsky ou encore Vincent Van Gogh et Pablo Picasso. Un ensemble d’œuvres sera consacré aux artistes juifs, qui figurent parmi les plus violemment attaqués, autour des deux peintures de Marc Chagall, présentes dans l’exposition de 1937, sont présentés les œuvres de Jankel Adler, Ludwig Meidner, Hanns Katz et Otto Freundlich (assassiné en 1943).