Dans l'inventaire dressé au décès de Rockox, nous pouvons lire des informations détaillées sur les cuisines, mais aussi sur la "cuisine mobile" et la "bottelrye". Que pouvait-on trouver dans la cuisine des Rockox ? Un keuckenschappraye, mot de vieux néerlandais qui désignait une armoire à provisions. Elle était pleine à craquer d'assiettes, de plats et saucières d'étain, d'un broc, de chandeliers d'argent, sucriers, salières, pots à épices, cuillers, fourchettes et gobelets. Un poêle se trouvait aussi dans la pièce. Il y avait encore la cuisine mobile, annexe pour le travail plus salissant, qui regorgeait également de plats de fer, cuivre et étain, et aussi d'ustensiles de cuisine, comme des broches, des poêles à frire, passoires, plaque de cuisson, et tout l'équipement requis pour cuire des gaufres. L'ensemble se complétait de la de bottelrye, un cellier.
Cette armoire murale expose un échantillon de la collection de porcelaine chinoise Wanli ou caraque. Wanli (1563–1620) fut le dernier empereur de la dynastie Ming (1368–1644). Le terme "caraque" fait référence à un type de navire portugais, la carraca, à bord de laquelle les premières porcelaines ont été importées en Europe. Fines et translucides, elles étaient généralement utilisées pour le service. La décoration se caractérisait par une succession de petits panneaux larges et étroits, généralement peints sur les bords. Dans les panneaux sont représentés des symboles taoïstes, mais aussi des plantes comme le lotus ou la feuille d'armoise, qui faisaient partie des Huit joyaux et symbolisaient la chance, la réussite et la prospérité.
Cette dame âgée semble être assise devant la fenêtre et scruter l'extérieur. Sa coiffe laisse deviner une gouvernante, en charge de la bonne tenue du ménage dans une riche demeure. Sa physionomie est frappante, réaliste, et on pourrait la retrouver dans des tableaux de Jordaens comme de Rubens ... mais il ne s'agit probablement pas d'un réel portrait, plutôt d'une étude d'archétype de femme du peuple.
Willebeeck a surtout peint des natures mortes de fruits et des "pronkstillevens", natures mortes ostentatoires, ainsi que des Vanités. Cette œuvre est un bel exemple de la fragilité des choses. Pour représenter cette vanitas, Willebeeck s'est servi d'objets usuels suggérant la vanité ou la vacuité. Le roemer renversé, la tazza et la cruche du Westerwald sont vides, le cigare allumé n'en a plus pour bien longtemps, la pipe éteinte gît inutilisée et le coquillage n'abrite plus aucune vie. Willebeeck soulignait surtout la fugacité des stimulants, de la boisson et du plaisir enivrant du tabac.
Les verriers vénitiens devinrent surtout célèbres vers le milieu du 15e siècle, lorsqu'ils furent à même de produire du verre incolore, souvent encore relevé d'éléments décoratifs en émail. Dans les cabinets d'art peints et illustrations de cabinets de curiosités du 17e siècle, on voit souvent un verre vénitien. Si les techniques de soufflage du verre de Venise et plus précisément de Murano devaient rester un secret, à partir du deuxième quart du 16e siècle, les souffleurs de verre réputés furent attirés vers d'autres centres européens avec toutes sortes de privilèges. On soufflait du verre "façon de Venise" entre autres à Antwerpen.