Nicolaas Rockox, bourgmestre d'Antwerpen et amateur d'art dans tous les sens du terme, a vécu avec son épouse Adriana Perez dans cette demeure patricienne à partir de 1603. À l'époque, Rockox était bourgmestre extérieur, et à ce titre, représentait la ville auprès des autorités supérieures ; il était également à la tête de la milice et de la garde civique. Nicolaas a accueilli de nombreux invités dans cette salle. Il avait des relations en Belgique et à l'étranger, dans les cercles politiques, mais aussi religieux. Pendant plus d'un demi-siècle, il a présidé aux destinées sociale et culturelle de la ville d'Anvers.
L'influence de Van Dyck est perceptible chez Thomas Bosschaert. Les aumôniers de la cathédrale d'Antwerpen firent rédiger une épitaphe, après la mort de Nicolaas Rockox, en mémoire de ses bonnes œuvres pour les pauvres. C'était Van Dyck qui devait se charger du monument, mais avec sa disparition prématurée, c'est Willeboirts Bosschaert qui a peint le portrait de Rockox, s'inspirant de son portrait réalisé par Van Dyck en 1621 (Saint-Pétersbourg, Ermitage). Bien que ce portrait s'inspire d'une figuration précédente où le modèle était déjà âgé de 60 ans, Rockox paraît ici bien plus jeune. Au 17e siècle, les portraits étaient généralement idéalisés.
Peter Paul Rubens fut le plus grand artiste baroque d'Europe septentrionale, nommé peintre de cour. Son séjour en Italie, de 1600 à 1608, allait marquer un tournant dans sa carrière ; Albert, fils de l'empereur d'Autriche Maximilien II, épousa sa cousine Isabelle, fille du roi d'Espagne Philippe II. Dans une ultime tentative pour garder les Pays-Bas sous influence espagnole, Philippe en fit don aux deux archiducs. Le souverain espagnol refusait de reconnaître leur indépendance aux Provinces-Unies, de sorte qu'en réalité, les archiducs ne régnaient que sur les Pays-Bas méridionaux. Grands amateurs d'art, les archiducs soutinrent également l'économie, et apaisèrent les esprits après les conflits religieux du 16e siècle.