Réunissant plus de 80 photographies d’artistes majeurs canadiens et internationaux, cette exposition souligne la passion pour la photographie du collectionneur montréalais Jack Lazare qui souhaite partager avec le public l’enchantement qui l’anime depuis vingt ans. Elle est aussi l’occasion de mettre en lumière une sélection d’oeuvres parmi un ensemble important de 33 photographies généreusement offertes au Musée en 2017 par Jack Lazare et sa conjointe Harriet. Cette généreuse donation permet d’enrichir la collection du Musée, qui recèle plus de 2 500 œuvres, en vue de l’ouverture d’un cabinet consacré à la photographie.
Bon nombre de photographes de réputation internationale font ainsi leur entrée dans la collection d’une institution muséale canadienne, comme l’Italien Paul Ventura, le Français Jean-Baptiste Huynh, le duo suisse Teresa Hubbard et Alexander Birchler, formé en 1990 à Banff, ou l’Allemande Beate Gütschow.
Pour le collectionneur, ces œuvres invitent à ressentir l’atmosphère et l’esprit de lieux réels ou imaginaires, intimes ou anonymes : des paysages manufacturés ou urbains d’Edward Burtynsky et de José Manuel Ballester, aux mises en scène de Carlos et Jason Sanchez, en passant par les intérieurs du Canadien Nicolas Baier, du Chinois Jiagang Chen et de la Danoise Trine Søndergaard. Les images captées par Nicolas Dhervillers, Todd Hido, Astrid Kruse Jensen et Mark Ruwedel dépeignent des espaces oniriques, empreints de mystère, alors que celles de Lee Friedlander, Saul Leiter, Danny Lyon, Sarah Moon, Larry Towell, Albert Watson et Laurence von der Weid abordent le thème du passage.
Une fascinante galerie de portraits signés Raymonde April, Chuck Close, Willie Doherty, Elliot Erwitt, Pascal Grandmaison, Angela Grauerholz, Patrick Faigenbaum, Isaac Julien, Richard Learoyd, Nelli Palomäki, Alexander Rodchenko et August Sander laisse transparaître des états d’âme. Les photographies de Tina Barney, Nan Goldin, Adam Jeppesen, Aino Kannisto, Philip-Lorca diCorcia, Hannah Starkey et Thomas Struth, elles, évoquent tour à tour le sentiment de solitude et la complexité des relations humaines.
États d’âmes, esprit des lieux intègre aussi une série de 14 épreuves à l’albumine de la Britannique Julia Margaret Cameron (1815-1879), artiste dont la découverte, lors d’une exposition au MoMA en 1999, est à l’origine de la passion de Jack Lazare pour l’art photographique. L’exposition démontre de plus l’intérêt du collectionneur pour les sujets à caractère social, tant par les photographies de Shimon Attie, Katy Grannan, Alex Majoli et Shirin Neshat, que celles des photographes documentaires états-uniens Robert Frank, Dorothea Lange et Gordon Parks.