[Il s’agit moins d’un trouble] que d’un frisson, un frisson qui évoque le sentiment d’une présence. Une fois, un ami m’a demandé à partir de quel moment je considère une peinture comme achevée. Je lui ai répondu, « Quand l’image commence à respirer. »
(Y.Z. Kami)
Gagosian est heureuse de présenter « Geometry of Light », de nouvelles et récentes peintures de Y.Z. Kami. Il s’agit de sa première exposition personnelle à Paris.
Les portraits grand format de Y.Z. Kami recréent l’expérience viscérale d’une rencontre en face-à-face. A travers un brouillard mat et uniforme, il représente ses sujets les yeux ouverts ou fermés, regardant au loin ou baissant la tête. Perpétuant la quête historique artistique qui situe l’inconnu au sein de formes matérielles, ses portraits et abstractions constituent de poignantes évocations du sublime.
Dans cette exposition, Kami fait coïncider les questions relatives au portrait avec les motifs et processus de la géométrie, prenant en considération différentes manières de rechercher et de représenter la vérité. Dans une salle, il juxtapose deux peintures de Dome, composées de cercles concentriques en mosaïque, avec la représentation menaçante du masque mortuaire en plâtre de Blaise Pascal, le mathématicien, écrivain et théologien français du XVIIe siècle. Pascal a passé la majeure partie de son existence à questionner la définition de la « vérité », arguant que les principes mathématiques approchaient au plus près possible de la perfection, malgré leur dépendance inévitable à l’approximation. Dans la peinture de Kami, les yeux de Pascal sont clos en permanence, tandis que les lumineux White Domes s’étendent et se contractent, affirmant leurs propres approximations géométriques.
Dans une autre salle, trois peintures de Dome ainsi que deux nouveaux portraits, représentant l’artiste et son partenaire Daniele, sont présentés avec Daya’s Hands II (2015–16), deux mains, paume contre paume en prière. Se représentant en tant qu’adulte pour la première fois, Kami a constaté qu’il avait flouté son propre visage encore plus que celui de ses autres portraits. Observant le spectateur derrière ses lunettes, il incite celui-ci à plisser les yeux à travers cette brume, comme si l’image allait dès lors faire une mise au point. Alors que le portrait de Kami fixe un White Dome installé en face, le portrait de Daniele regarde également droit devant, croisant le sommet paisible des mains en prière. Dans l’ensemble, les centres dilatés des Domes et les regards qui s’entrecroisent créent une triangulation invisible à travers l’espace, une matrice que l’on ressent mais qui est invisible. A l’étage, la dramaturgie continue : une série de Gold Domes, plus petits, vacillent et rayonnent, alors que Black Dome (2017) absorbe le regard dans un centre qui semble être une ouverture—un passage géométrique vers la lumière.
Y.Z. Kami est né à Téhéran, en Iran en 1956. Il vit et travaille aujourd’hui à New York. Ses œuvres ont été collectionnées et exposées par le Metropolitan Museum of Art, New York ; Museum of Modern Art, New York ; Whitney Museum of American Art, New York ; Solomon R. Guggenheim Museum, New York ; Smithsonian Institution, Washington, DC; the British Museum, Londres ; et Parasol Unit Foundation for Contemporary Art, Londres. Parmi ses expositions personnelles dans des institutions, on compte “Portraits by Y.Z. Kami,” Herbert F. Johnson Museum of Art, Cornell University, Ithaca, NY (2003) ; la 52e Biennale di Venezia (2007) ; “Perspectives: Y.Z. Kami,” Arthur M. Sackler Gallery, Smithsonian Institution, Washington, DC (2008) ; “Y.Z. Kami: Endless Prayers,” Parasol Unit Foundation for Contemporary Art, Londres (2008) ; “Y.Z. Kami: Beyond Silence,” National Museum of Contemporary Art, Athènes (2009–10) ; et “Y.Z. Kami: Endless Prayers,” Los Angeles County Museum of Art (LACMA), CA (2016–17).