L’exposition cherche à attirer l’attention des visiteurs sur une dimension récurrente de l’art contemporain des dernières années, à savoir la question du faire artistique en tant qu’il est lié à des pratiques populaires.
À l’aune d’un nombre grandissant de recherches elles-mêmes appuyées sur la production actuelle, il appert que s’intensifie la quantité d’œuvres de haut calibre qui proviennent sensiblement de contacts avec la culture populaire, présupposant ainsi un réseau de références étendues, et, plus spécifiquement pour le présent projet, avec l’art populaire, qui implique davantage des techniques rapprochées notamment de l’artisanat, entraînant en ce sens un savoir-faire spécifique.
L’exposition mettra en relation des productions d’artistes canadiens, qui, bien qu’elles ouvrent sur des horizons passablement diversifiées de propos et de contenus, ont toutes en commun de provenir de terreaux populaires sans toutefois n’y puiser que des sources ou des références, mais une cuisine propre. Cette « cuisine » est susceptible de constituer une porte d’entrée facilitante pour le public. Elle sous-tend donc une pratique reposant sur des processus artisanaux, une maîtrise de la matière et une imagerie perçue à tort comme superficielle. Ainsi, des notions de savoir-faire, de « reskilling », de « high » et de « lowbrow », du faire et du faire-faire seront soulevées, par des œuvres allant de la taille directe au textile numérique.