La Galerie Paris-Beijing est heureuse de présenter Time Immemorial dévoilant les nouvelles photographies et installations vidéo de Yang Yongliang.
L’artiste basé à Shanghai continue de bousculer notre conscience collective, questionnant nos problèmes économiques, environnementaux et sociaux, anticipant les effets dévastateurs de l’urbanisation effrénée et de l’industrialisation en Chine comme ailleurs. Inspiré par la culture ancestrale et le célèbre Shan Shui,* Yang Yongliang pratique la photographie numérique à la manière d’un peintre. La vision d’ensemble de son oeuvre rappelle celle d’un paysage, mais un examen minutieux révèlera une image composée de formes créées par la main de l’homme et la représentation d’un contexte résolument urbain. Les arbres qui caractérisent les peintures classiques de la dynastie Song deviennent des tours en treillis métallique ou des pylônes sur lesquels sont tirées des lignes électriques. Ses habitants sont coupés de l’environnement naturel et semblent mener une vie qui va de pair avec une sorte de pseudo anonymat.
Avec la nouvelle série Time Immémorial (2016) l’artiste continue de développer une approche critique de la réalité tout en cherchant une source de spiritualité dans la marche inexorable de son pays entre progrès technologique et annihilation. L’imagerie urbaine contemporaine en total décadence est toujours omniprésente: les montagnes recouvertes des gigantesques gratte-ciel en ruines seront bientôt submergées par la monté des eaux, qui occupent de plus en plus la surface. Pourtant Yang Yongliang suggère subtilement une réconciliation possible entre tradition et modernité, nature et culture. Dans cette nouvelle série, la matérialité même de la photographie en tant que medium est traitée. Dans un premier temps, les images originales créées numériquement sont imprimées en négatif sur une feuille de papier beaux arts. Chaque image est ensuite photographiée à l’aide d’une chambre photographique. Puis, le film est présenté dans un écrin de bois retro-éclairé. Il s’agit pour l’artiste de préserver une image digitale sur un film photographique traditionnel.
Ferons également partie de l’exposition trois nouvelles vidéos saisissantes Journey to the Dark (2017), Prevailing Wind (2017) and Endless Streams (2017) exploitant pour la première fois la technologie 4K. L’installation immersive Eternal Landscape (2017) permet au spectateur, à l’aide d’un casque de réalité virtuel, de plonger au milieu des ruines dans l’univers achromatique de l’artiste. Parallèlement à ses dernières vidéos 4K sera présentée pour la première fois à la galerie la série Outside (2005). Elle rassemble des vues d’espaces abandonnés toujours capturés selon un plan frontal avec une ouverture murale dans la partie centrale de l’image permettant un accès à l’environnement extérieur. Les images ont été prises dans des usines désaffectées en voie de démolition situées près de la ville natale de l'artiste dans le but de garder le souvenir de ces structures destinées à disparaître.
Pour clôturer l’exposition, le long métrage expérimental Fall into Oblivion (2015) sera projeté. Le scénario est influencé par la lecture de Yang Yongliang du récit «Peach Blossom Spring» de Tao Yuanming et mène le spectateur dans un rêve hors du temps. Vêtu d’une armure de kendo, le protagoniste se positionne comme une figure solitaire au milieu d’une métropole occupée. Il est seul et détaché du chaos de la civilisation urbaine.
Né à Shanghai en 1980, durant dix ans il apprend la peinture traditionnelle chinois auprès du maître calligraphe Yang Yang. A la fois photographe, peintre, vidéaste et plasticien, il est diplômé du Shanghai Institute of Design, China Academy of Art, en communication visuelle et design. Il enseigne actuellement au Shanghai Institute of Vision Art.
Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions, notamment Disorder, l’exposition itinérante liée au Prix Pictet, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, et au Musée de l’Homme qui compte désormais une oeuvre de l’artiste dans ses collections permanentes, China in Motion ( 2017) aux Musées d’Annecy en parallèle du Festival du Film d’animation, Shanshui Within ( 2016) au MoCa de Shanghai. Il a également participé à la double exposition 2050.
Une Brève histoire de l’avenir (2015), inspirée du livre homonyme de Jacques Attali, au Louvre, aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique et au Palazzo Reale à Milan, Italie. En 2014, il a participé à la 5ème Triennale de l’art asiatique à Fukuoka et l’exposition d’envergure Chinese Ink au Metropolitain Museum of Art de New York. En 2013, il prend part à la 5ème Biennale d’art contemporain de Moscou. En 2012, il est exposé au sein du Palais des BeauxArts de Lille pour l’exposition Babel et au Ullens Center for Contemporary Art de Beijing pour The Creator Project.