L’exposition A Pillar of Smoke présente les travaux d’artistes et de photographes qui, de Diyarbakır à un ghetto d’Istanbul en passant par l’Anatolie centrale, racontent la Turquie d’aujourd’hui ; un pays aux multiples facettes et aux contradictions apparentes.
À l’origine de ce projet, il y a une réflexion sur la création, la diffusion et la réception de différents types d’images et d’oeuvres d’art dans le contexte particulier de ce que ce pays traverse à l’heure actuelle. Depuis le coup d’Etat raté de 2016 et les purges qui s’ensuivirent, la censure et l’autocensure se sont installées profondément en Turquie.
Quels rôles les arts visuels peuvent-ils jouer là où la liberté d’expression est sans cesse mise à mal ? Il y a aussi ce dialogue, entamé depuis des années, avec ceux exposés ici autour de ces questions.
Le constat d’un rapport nouveau aux faits et à la vérité, à l’heure où le discours officiel tâche de masquer, de déformer des pans entiers de la réalité.
Que peuvent dire, dénoncer, révéler des images dans leur dimension brute, réaliste ou allégorique? Aujourd’hui artistes, journalistes et intellectuels prennent des risques en Turquie, du seul fait d’exercer leur métier. Cette exposition se veut un hommage à ceux qui continuent de s’exprimer sous une telle chape de plomb.
Conçue initialement pour les Rencontres photographiques d’Arles 2018, Une colonne de fumée est ici exposée dans une version revisitée. L’exposition est en même temps montrée au Jimei x Arles International Photo Festival (Xiamen), du 23 Novembre au 3 Janvier.