Que collectionnez-vous? Des timbres-poste? Des chaussures? Des photos sur votre smartphone? Tout le monde collectionne. Un musée collectionne l’art et le patrimoine. Voilà le point commun entre le musée M et ses visiteurs. L’exposition « Collectionner, c’est un art » zoome sur le fait même de collectionner, et vous fait remonter dans l’histoire de notre collection et la manière de la présenter.
Voici 100 ans, Victor Vanderkelen, fils de l’ancien bourgmestre Léopold Vanderkelen et son épouse Maria Mertens, a offert à la ville de Louvain la maison qui se trouvait sur le site où nous sommes, afin qu’un musée y soit créé. Mais les racines du M remontent plus loin qu’en 1917. « À la fin du 18e siècle, l’hôtel de ville de Louvain abritait déjà un cabinet de curiosités », explique Marjan Debaene, chef de service des Collections. « Personne ne sait à quoi cela ressemblait précisément. Mais nous possédons la quasi-totalité des objets qui s’y trouvaient. Pour permettre aux visiteurs de découvrir l’histoire du musée, M a reconstitué un cabinet de curiosités avec les œuvres de l’époque. »
À la fin du 18e siècle, l’hôtel de ville de Louvain abritait déjà un cabinet de curiosités. Personne ne sait à quoi cela ressemblait précisément. Mais nous possédons la quasi-totalité des objets qui s’y trouvaient.
C’est la collection des origines du M. Vous y trouvez par exemple la brouette utilisée à l’occasion du premier coup de pelle du percement du canal, ou la tête d’une géante du 16e siècle, relique d’un cortège organisé pendant la Kermesse de Louvain. Cette collection présente par ailleurs une pièce d’architecture unique: le parchemin du projet de tour de la Cathédrale saint-Pierre.
Après le cabinet de curiosités, le visiteur est invité à faire un bond de 100 ans. Vers les années 1900, on pouvait acheter en ville des cartes postales avec une photo de l’ancien musée de l’hôtel de ville. À l’époque, la collection était encore relativement limitée. Il n’y avait pas de dépôt. Comme on le voit sur la carte postale, pas un seul centimètre carré de mur n’était inexploité. M a réussi à identifier presque toutes les œuvres présentes sur la carte et a également intégré dans l’exposition cette phase de l’histoire du musée.
Dans les décennies qui ont suivi la donation de la maison Vanderkelen-Mertens en 1917, la collection du musée a pris énormément d’ampleur. Au-delà du fait qu’il y avait enfin de l’espace pour un véritable musée, c’est aussi dû à l’engagement et à la contribution du premier conservateur du musée, Victor De Munter. Il a en effet continué à étendre la vaste collection dont il avait hérité de son prédécesseur du 19e siècle, Edward Van Even. Collectionneur passionné d’art et de patrimoine, il a fait don de l’intégralité de la collection au musée, l’enrichissant d’un coup de milliers de pièces supplémentaires. C’est à cette époque que fut choisie la muséographie classique que nous connaissons aujourd’hui encore.
Par diverses formes d’aménagement, nous voulons montrer plus que notre propre histoire. M veut également démontrer au public que chaque forme de présentation manipule le regard. On est submergé par le foisonnement d’œuvres dans l’aménagement du 19e siècle, où le moindre centimètre carré de chaque mur était exploité. Un aménagement réfléchi et sélectionné pousse le regard et l’interprétation dans une certaine direction. Nous vous en expliquons volontiers le principe de fonctionnement.
Et pour finir, c’est à vous de jouer. Un grand écran, qui vous explique tout sur les 90 œuvres exposées dans la pièce, vous permet également de vous glisser dans la peau d’un commissaire d’exposition. Sélectionnez un thème et une période, puis les œuvres, et disposez-les comme vous l’entendez. Vous pourrez ainsi voir ce qui change lorsque des objets sont combinés entre eux de différentes manières.
Nous l’avons déjà dit: tout le monde collectionne. C’est pourquoi le musée M est ravi d’offrir un espace aux collectionneurs d’aujourd’hui. Le musée a sélectionné une série de visiteurs qui possèdent des collections intéressantes et éclectiques. Chacun à leur tour, ils vous présentent leur objet favori. Dans les petites séquences vidéo, ils vous expliquent ce que ces objets représentent pour eux, pourquoi ils ont commencé à collectionner et en quoi leur collection se différencie de celle d’un musée.