Jean Paul Lemieux, avec son parcours en marge des grands courants, nous entraîne dans son univers, à la fois teinté d’humour, de sérénité, mais aussi de doute et d’angoisse ; un monde d’espace et de silence.
L’exposition propose une plongée dans l’univers de ce peintre qui a toujours su suivre sa propre voie. D’une peinture narrative teintée de régionalisme à ses débuts, Lemieux passe graduellement à un travail existentiel et universel : « Le cœur mis à nu, sans faute, dans son évidence irréfutable.. », disait Anne Hébert. Le début des années 1940 sera marqué par un primitivisme quasi caricatural influencé par les peintres naïfs da la région de Charlevoix, puis s’amorce avec les années 1950 la période de la maturité où s’opère une schématisation formelle. Les personnages dans l’œuvre de Jean Paul Lemieux, particulièrement dans sa période dite classique, semblent dès lors se mouvoir dans un monde « de silence et d’espace ».
À l’aide de procédés picturaux conventionnels et en puisant à son environnement immédiat sur un mode nostalgique, l’artiste a su extraire sa peinture de l’obsédante réalité pour atteindre plutôt cette lénifiante douceur du rêve. Avec le temps, cet onirisme atteint, à la fin de sa vie, une dimension cosmique qui n’est pas dénuée d’angoisse et son approche picturale en est alors modifiée.