A propos de la peinture de S. Polke, Bertrand Lamarche-Vadel écrivait : «S’il est clair que la superpo- sition est un mode ustensilaire privilégié de fabrication du tableau pour Polke, c’est à la condition toutefois que soit bien établi précisément la subvertion qui en est l’enjeu de toute précession stratifiée, de toute hié- rarchie de perception. Et l’économie de l’infra-mince qui guide, fût-ce secrètement, ou de manière occulte ou involontaire son geste comprend justement cette intention bien vue par Claude Gintz d’offrir «un mode sans perspective vu derrière une surface vitrée».
Ivan Fayard élabore toute son oeuvre sur une investigation infinie de toutes les modalités qui consti- tuent ensemble ou tour à tour ce que l’on appelle peindre. Les Souffles contrastent en tout point, dans leur mode de production, avec les Mouches figurant des cibles aux cercles concentriques, toiles rondes précé- demment et lentement réalisées. Les Souffles sont des peintures pour lesquelles Ivan Fayard à substitué aux pinceaux l’usage de sa seule respiration comme une projection physique de soi. Un tel acte relèverait-il de l’introspection ? de l’autoportrait ? Pour ces Souffles, quelques secondes d’air expiré ont été nécessaires. Comme pour un haïku chuchoté.