Film à blanc propose une déclinaison de l’exposition sommeils qui a eu lieu à l’Espace Khiasma fin 2014. Aussi y retrouve-t-on des motifs similaires tels que les pulsations lumineuses, la question du film, ainsi que la mécanique d’apparition et de disparition, mais autrement abordés.
Dans Film à blanc, les images se côtoient et s’influencent par petites touches. La nuance – c’est-à-dire l’écart infime – serait le principe d’une mécanique où le motif de la Tunisie apparaîtrait par intermittence. Des paysages, des corps et des voix surgiraient par bribes. Dans toutes les vidéos exposées, il s’agit moins de capter « l’événement » que de le manquer. L’attention est déportée vers les marges, à l’endroit des épiphénomènes.
En écho de cette mécanique générale, des voix viendraient à nous. Elles révèlent un peu de ce qui sous-tend l’ensemble, de ce qui se trame dans le blanc des images.
Film à blanc procède par affleurements. Sans jamais crever l’écran, l’exposition gravite autour du pelliculaire de l’évènement. A l’image de la pellicule encore enfouie ou non impressionnée, la question du « film potentiel » traverserait l’ensemble de l’exposition. Et c’est depuis là que résonne le titre : le « film à blanc » n’est jamais totalement activé, il porte en lui des manques ; des dénouements latents. Chargés à blanc, ces films semblent actifs par leur inanité même et se donnent en surface à de potentielles projections.