Trois ans après sa dernière exposition à la galerie, l’artiste hollandaise Katinka Lampe revient à Paris avec un ensemble inédit de peintures. Chez Lampe, il est presque toujours question de notre rapport à l’identité, qu’elle soit intime ou ouvertement exposée. Cette fois, c’est à travers le prisme des réseaux sociaux qu’elle envisage la problématique construction de l’image, de soi-même et de l’autre.
Instadentity reprend en peinture l’ambiguïté narcissique encouragée par les réseaux sociaux et dont les adolescents sont les premières victimes, les premiers joueurs aussi. Attendre la confirmation des autres, s’engager dans une permanente compétition : les modèles de Katinka Lampe posent la question du lien virtuel, qui aspire au réel. Le constat n’est ni critique, ni négatif, il est d’abord un travail de création. Comment accueillir l’image de l’autre et construire la sienne ? Elle propose finalement au spectateur les mêmes jeux que sur Instagram : des identités construites et déguisées desquelles résulte un flou dans la reconnaissance réciproque du soi et de l’autre. Derrière l’expression d’identité virtuelle il est aussi question d’identité potentielle. En soignant l’image et les artifices de ses modèles, l’artiste augmente les possibles et joue sur la réalité multiple de la personnalité. Le désir de transformation, cristallisé par les réseaux sociaux, projette l’identité vers le futur comme un devenir souhaité, toujours plus beau.