Les oeuvres présentées dans la nouvelle exposition de la galerie Tornabuoni, Ceci n’est pas une idée, ont pour ambition de souligner les possibilités infinies de représentation liées à la citation dont l’absence de sources explicites induit contextuellement la présence.
L’expression Ceci n’est pas une idée structure le projet devenant la clef de voûte thématique autour de laquelle se construit la signification de l’exposition. Le titre, tiré d’une oeuvre d’Emanuele Becheri présentée dans l’exposition, rappelle également la célèbre peinture de René Magritte, Ceci n’est pas une pipe (1928-29), qui offre une réflexion à plusieurs niveaux sur les méandres du langage avec la représentation de la pipe immédiatement annulée par le titre qui affirme le contraire de l’image représentée.
Ce titre, en ouvrant de nouvelles possibilités interprétatives, contredit le critère d’équivalence entre ressemblance et affirmation et démontre que la pipe est seulement la représentation d’un objet tangible qui n’a rien à voir avec celle-ci. À partir de ce postulat, Ceci n’est pas une idée naît de l’envie de s’interroger sur le concept même de citation et sur ses possibles ou pour le moins probables déclinaisons.
Sont donc rassemblées au sein de cette exposition, un ensemble hétérogène d’oeuvres réalisées par différents artistes qui, au sein de leurs propres recherches, se sont servis de la citation volontaire ou involontaire, explicite ou non, totale ou partielle, directe ou indirecte afin de générer de nouvelles significations.
La citation devient un instrument de recherche et d’interrogation à l’aide duquel les artistes produisent aujourd’hui de nouveaux modèles linguistiques capables de rénover le processus créatif.
Les arts ont toujours eu un regard sur eux-mêmes, tant il est vrai que l’histoire de l’art est une éternelle confrontation entre expériences artistiques nouvelles et passées. L’oeuvre n’est plus limitée aux intentions de son créateur mais acquiert une sorte d’autonomie générée par un univers dans lequel les formes se meuvent, s’interprètent et se métamorphosent.
Ainsi, au sein de l’exposition, Mario Ceroli et Laurent Grasso portent un regard critique à la mythologie, Mimmo Rotella et Franco Ionda convoquent les icônes du cinéma pendant que Giuseppe Chiari et Nam June Paik font référence à différentes manifestations artistiques telles que la performance ou la musique. La galerie présente également une installation de Braco Dimitrijevic qui a puisé dans les collections de la galerie Tornabuoni pour réaliser un nouveau triptyque post-historique.
Toutes les images Courtesy Tornabuoni Art.