Tornabuoni Art Paris a le plaisir de presenter une exposition sur les origines du travail du sculpteur italien Arnaldo Pomodoro (1926, Morciano di Romagna). Organisée en étroite collaboration avec la Fondazione Arnaldo Pomodoro, l’exposition met en avant les années 1955-1965, une période charnière dans la carrière de l’artiste, grâce à des documents d’archive exclusifs et à des œuvres encore jamais présentées au public.
L’exposition documente les débuts de la création d’Arnaldo Pomodoro, dont le point de départ décisif est son arrivée à Milan en 1954. C’est à cette période que l’artiste évolue de sa position d’architecte à celle d’artisan bijoutier puis artiste à part entière. Il commence à tisser des trames composées de signes en relief, créant ainsi les conditions visuelles qui brouillent la frontière entre la forme en deux et trois dimensions.
« Pour moi, c’était une période de grands échanges intellectuels », déclare l’artiste, « avec la rencontre de Lucio Fontana et de la jeune génération Milanaise qu’Enrico Baj et Sergio Dangelo avaient rassemblée autour de leur magazine « Il Gesto ». C’était l’époque de Manzoni et Castellani et de leur groupe « Azimuth », du groupe « Zero » des Allemands, de Gastone Novelli et Achille Perilli et l’« Esperienza Moderna », simultanément avec la grande génération de l’architecture et du design et des artistes tels que Gio Ponti et Ettore Sottsass.
Lors de cet événement, Tornabuoni Art rassemblera pour la première fois plus de 30 des œuvres les plus iconiques de la période 1955-65 : les Rilievi en argent, plomb et bronze, constitués par des séries de riches marques rythmiques, de pistes de nœuds évoquant une écriture archaïque imaginaire. Ces travaux conduisent Pomodoro à une compréhension du signe abstrait en tant qu’unité formelle, et à la création des premières Colonne del viaggiatore (Colonnes du voyageur), des Tavole (Tables) et les œuvres fondamentales telles que Luogo di mezzanotte (Lieu de Minuit), Grande tavola della memoria (Grande table de la mémoire) et La macchina del tempo (La machine à remonter le temps).
Durant les années 1960, le travail de Pomodoro évolue des bas-reliefs vers des formes plus sculpturales et complexes, à grande échelle. L’artiste approche d’abord la forme tri-dimensionnelle en pliant et modulant des surfaces planes, puis en travaillant avec les structures des solides euclidiens (cubes, sphères, cylindres, disques, cônes, pyramides). En perturbant et altérant ces formes géométriques pures par des corrosions et perforations, l’artiste révèle leur intérieur mystérieux et complexe. La Ruota (La Roue), Il Cubo (Le Cube) et sa première sphère, Sfera n.1 – toutes dans l’exposition – naissent ainsi. La juxtaposition entre la perfection polie de l’extérieur géométrique et la complexité chaotique de leurs intérieurs deviennent dès lors la signature de l’artiste.
Des travaux plus récents, réalisés entre la fin des années 1970 et 2010, seront également exposés, dont les séries Aste Cielari (Pôles astraux), Stele (Stèles) et Continuum.