Glossophobie, du grec γλῶσσα / glôssa, « langue », et de φόβος / phóbos, « peur ». Ce mot savant relate en réalité la peur de parler en public.
Et justement, si l’on était factuel par rapport à la peur de la prise de parole en public ? Selon Ajeng Intan Nur Rahmawati, Imam Ariffudin et Mulawarman Mulawarman 1 il s’avère que la prise de parole en public est une peur commune et très répandue, puisque jusqu'à 75 % de la population ressent un certain degré de peur à l'idée de parler en public.
Imaginez que vous êtes quatre à table, et que trois d'entre vous ont peur de prendre la parole en public ! Mais que vient toucher la prise de parole en public pour apeurer autant de personnes ?
Je vous invite à mettre cette peur en face de la pyramide de Maslow. La pyramide de Maslow, comme l’indique son nom, est système de pensées proposé par Abraham Maslow, dans les années 1940. Abraham Maslow a hiérarchisé et représenté les besoins psychologiques humains en cinq classes, allant du plus vital, au moins vital:
Les besoins physiologiques, comme manger, boire.
Les besoins de sécurité, comme le fait de vivre sous un toit.
Le besoin d’appartenance, comme celui d’appartenir à une culture, un groupe.
Le besoin d’estime, comme celui d’être aimé, reconnu.
Le besoin d’accomplissement personnel, comme celui de réaliser quelque chose satisfaisante.
La prise de parole en public, en y regarder de près, affecte le besoin d’estime , et le besoin d’accomplissement ; ce qui impacte profondément les enjeux personnels, même si l’enjeu contextuel en soi est peu élevé.
Mais regardons d’un peu plus près les autres peurs…
Pourquoi, en soi, les trois quarts de la population ont-ils peur de s’exprimer devant un public ? Pourquoi est-ce si terrifiant pour la plupart d'entre nous ?
Plusieurs raisons à cela…
Tout d’abord, la peur du regard des autres, la peur d’être jugé. Lorsqu’on s’expose évidemment, on risque les critiques, les commentaires acerbes, le jugement… Quoi qu’il en soit, on ne peut pas plaire à tout le monde ! Il convient de s’affranchir de cette peur en travaillant la confiance en soi, par le sport, par le théâtre et d’autres moyens corporels, par exemple.
Ce qui est difficile aussi avec le manque de confiance en soi, c’est qu’il prend souvent racine dans l’enfance. Certains d’entre nous ont parfois été brisés par un ou des parents écrasants. Et l’une des répercussions est la difficulté à avancer en toute confiance.
De toutes façons, si l’on ne s’expose pas, on est jugé quand même ! Alors à quoi bon, autant s’exposer n’est-ce pas ? Au moins, on obtient la satisfaction de l’avoir fait !
Celui qui ne se trompe pas est celui qui ne fait pas, car il ne se donne pas l’occasion d’être corrigé, et donc d’évoluer, et de grandir.Ensuite, la peur de mal faire, de ne pas être à la hauteur, de se tromper, de ne pas maîtriser son sujet. Premièrement, personne n’est parfait, aussi il est facile de pallier ce problème éventuel, simplement par la préparation. En effet, plus on est prêt, et moins il y a de place pour l’improvisation et plus le risque de mal faire s’évanouit.
Ensuite, l’inconnu fait toujours peur… Quelle va être l’audience ? Tout va-t-il bien se passer ? La peur de l’inconnu amène de nombreuses questions sans réponse, qui peuvent paraître effrayantes, car on veut tout contrôler.
Bien entendu, on ne peut jamais tout contrôler ! mais on peut essayer de maîtriser un grand nombre d’éléments… Ici en effet, la préparation est une clé, mais il en existe une autre, dans la créativité. La créativité est un processus qui permet de trouver de nouvelles idées !
Mais il est vrai qu’en cas de stress, à la place de ces nouvelles idées, nous pourrions avoir un gros blanc, ou encore un écran noir, ou pire encore, des jambes de coton ; autant de manifestations physiques qui bloquent.
Alors, la gestion du stress est un outil essentiel pour parler en public sereinement: respiration, concentration, braingym, EFT, PNL. Autant de techniques efficaces, à essayer et explorer.Il y a aussi la peur des conséquences d’un éventuel échec… et dans ce cas, il s’agit de savoir relativiser. Quel est l’enjeu, au final ? Vraiment, dois-je avoir peur ?
Alors, voilà la bonne nouvelle !
A chaque peur, sa ou ses solutions !!!
Ce sont de bonnes nouvelles, n’est-ce pas ?
Se préparer, savoir gérer son stress, faire preuve de créativité, respirer, s’aider de techniques éprouvées, voire d’un coach, autant de moyens pour sortir de sa zone de confort !
Donc rien d’ insurmontable ! avec du travail, de la préparation, et des techniques !
Et rappelez-vous, la plus grosse erreur est de ne rien faire !
Notes
1 Rahmawati, A., Ariffudin, I. et Mulawarman, M., Psychological Experience Dynamics of Students with Glossophobia through Narrative Counseling as seen from Gender: A Qualitative Study, Proceedings of the 3rd ASEAN Conference on Psychology, Counselling, and Humanities (ACPCH 2017), Atlantis Press, 2018.