Galleria Continua a le plaisir de présenter La sección áurea, (Le nombre d’or) une nouvelle exposition personnelle de Carlos Garaicoa, dans sa galerie parisienne au cœur du Marais.
L’exposition revisite les œuvres récentes de Carlos Garaicoa, en présentant une nouvelle série de peintures et d’installations sculpturales qui mettent en lumière l’intérêt constant de l’artiste pour l’architecture, les mathématiques et la géométrie, comme en témoignent également les dessins préparatoires exposés. Cette exposition marque un retour à la couleur en tant que stratégie centrale dans de nombreuses œuvres, permettant à Garaicoa de renouer avec ses origines de peintre tout en réexaminant les thèmes et obsessions qui ont façonné sa carrière. Ces influences incluent l’avant-garde européenne, le constructivisme russe, le Bauhaus, l’abstraction, le concrétisme cubain et latino-américain, ainsi que l’imaginaire littéraire de Jorge Luis Borges.
Au centre de l’exposition se déploie la série π=3.1416, un ensemble de peintures en relief conçues à partir de techniques alliant menuiserie, peinture et procédés mixtes évoquant l’art de l’assemblage. Ces créations explorent des représentations urbaines et des constructions formelles qui oscillent entre l’abstraction et des objets sculpturaux. Foisonnante de couleurs et de concepts géométriques, cette série incarne une nouvelle étape de réflexion dans la démarche artistique de l’artiste, reliant des questionnements formels issus de l’histoire de l’art du XXe siècle à une approche novatrice de la peinture et de la sculpture contemporaines.
Ces peintures en reliefs sont considérées par le commissaire Osbel Suárez comme des « œuvres en transit », établissant une ouverture musicale pour l’exposition : « La nature même des reliefs - à mi-chemin entre la bidimensionnalité et la troisième dimension - brouille les frontières entre le pictural et le sculptural, nous plaçant dans un territoire ambigu et difficile à définir. Comme des ouvertures, ils définissent le ton et l’atmosphère des thèmes à venir, indispensables pour inspirer l’anticipation et susciter des attentes » .
Un autre temps fort de l’exposition est sans nul doute l’installation Toda utopía pasa por la barriga II (Toute utopie passe par le ventre II), un projet que Carlos Garaicoa développe depuis plus de quinze ans. Cette œuvre interroge le concept des villes utopiques et idéalisées, s’inspirant de l’architecture métaphysique et des visions architecturales dessinées par des architectes du passé.
L’installation se compose d’une vaste collection de bocaux en verre, chacun contenant des maquettes en bois de bâtiments imaginaires, ainsi que divers types de pierres et d’ingrédients alimentaires. Les bocaux en verre agissent comme des capsules scellées empêchant toute interaction avec le monde extérieur, abordant ainsi des thèmes tels que la solitude et la marginalisation, particulièrement pertinents dans les grandes métropoles. La transparence des bocaux révèle leur contenu, tandis que les divers aliments évoquent les crises alimentaires et écologiques exacerbées par les exigences croissantes de la société humaine, entraînant une dégradation de l’environnement, des urgences médicales et des défis nutritionnels. Face à ces réalités, Toda utopía pasa por la barriga II imagine des villes dystopiques qui reflètent ces crises, témoignant des déplacements et des perturbations de notre époque.
Les œuvres invitent le spectateur à réfléchir à la notion du jardin, conçu à la fois comme un phénomène naturel et une création humaine. De même, la végétation se transforme en une métaphore saisissante de la fragilité de l’existence, de la résilience de la nature et de la précarité de la vie urbaine. Dans cette optique, l’installation sculpturale Entre espinas, réalisée en épines et bois d’acacia, de chêne, de tilleul et de balsa, et en éléments métalliques, explore le danger que représente la domination croissante des constructions architecturales sur l’environnement.
Ensemble, ces œuvres tracent des trajectoires mettant en lumière les multiples tensions entre culture et nature, entre l’organique et le construit, entre la rigidité des formes rigoureuses et précises et le caractère libre et spontanée de la croissance naturelle. Nourrie par des réflexions portant sur des créations et expériences antérieures, l’exposition déploie, au travers d’œuvres protéiformes, un dialogue riche en contrastes et en perspectives. Mais audelà de ces réflexions, l’exposition propose une analyse approfondie du concept de beauté, pilier de la pensée occidentale, tout en examinant les enjeux sociopolitiques et les dilemmes éthiques qui continuent de transformer la société contemporaine.
Carlos Garaicoa (La Havane, 1967), né à La Havane (Cuba) en 1967, a étudié la thermodynamique avant de se tourner vers la peinture à l’Instituto Superior de Arte de La Havane (1989-1994). Il vit et travaille actuellement entre La Havane et Madrid.
Garaicoa a développé un dialogue entre l’art et l’espace urbain, explorant la structure sociale de nos villes à travers leur architecture. Il adopte une approche multidisciplinaire pour aborder des questions culturelles et politiques, notamment celles liées à Cuba, en étudiant l’architecture, l’urbanisme et l’histoire. Son principal sujet d’étude a toujours été la ville de La Havane. En jouant avec des sculptures, des dessins, des vidéos et des photographies marqués par l’ironie et le désespoir, Garaicoa a trouvé, à travers ses installations souvent composées d’une grande variété de matériaux, un moyen de critiquer l’architecture utopique moderniste et l’effondrement des idéologies du XXe siècle, approfondissant le concept de la ville comme espace symbolique.
Parmi ses expositions personnelles les plus importantes, on peut citer celles à la Rocca Maggiore d’Assise (2024), la Brownstone Foundation, Paris (2022), le PEM Peabody Essex Museum, Salem (2021), le SCAD Museum of Art, Savannah (2020) ; Lunds Konsthall et le Skissernas Museum, Lund (2019) ; Parasol Unit Foundation, Londres (2018) ; Fondazione Merz, Turin (2017) ; MAAT, Lisbonne (2017) ; Azkuna Zentroa, Bilbao (2017) ; Museum Villa Stuck, Munich (2016) ; Nasjonalmuseet, Oslo (2015) ; CA2M Centro de Arte Dos de Mayo, Móstoles, Madrid (2014) ; Fundación Botín, Santander (2014) ; NC-Arte et FLORA ars + natura, Bogotá (2014) ; Kunsthaus Baselland Muttenz, Bâle (2012) ; Kunstverein Braunschweig, Brunswick, Allemagne (2012) ; Contemporary Art Museum, Institute for Research in Art, Tampa (2007) ; H.F. Johnson Museum of Art, Cornell University, Ithaca, New York (2011) ; Stedelijk Museum Bureau Amsterdam (SMBA), Amsterdam (2010) ; Centre d’Art la Panera, Lérida (2011) ; Centro de Arte Contemporáneo de Caja de Burgos (CAB), Burgos (2011) ; National Museum of Contemporary Art (EMST), Athènes (2011) ; Inhotim Instituto de Arte Contemporáneo, Brumadinho (2012) ; Caixa Cultural, Rio de Janeiro (2008) ; Museo ICO (2012) et Matadero (2010), Madrid ; IMMA, Dublin (2010) ; Palau de la Virreina, Barcelone (2006) ; Museum of Contemporary Art (M.O.C.A), Los Angeles (2005) ; M.O.M.A, New York, ÉtatsUnis (2005) ; Biblioteca Luis Ángel Arango, Bogotá (2000).
Il a participé à des événements internationaux prestigieux tels que : la Biennale de Cuenca (2023), les Biennales de La Havane (1991, 1994, 1997, 2000, 2003, 2009, 2012, 2015), de Shanghai (2010), de São Paulo (1998, 2004), de Venise (2009, 2005), de Johannesburg (1995), de Liverpool (2006) et de Moscou (2005), ainsi que les Triennales d’Auckland (2007), de San Juan (2004), de Yokohama (2001) et d’Echigo-Tsumari (2012) ; Documenta 11 (2003) et 14 (2017) et PhotoEspaña 12 (2012). Il a reçu le PEM Prize en 2021 et, en 2005, le XXXIX Prix International d’Art Contemporain - Fondation Prince Pierre de Monaco, ainsi que le Katherine S. Marmor Award à Los Angeles.