Au cœur de la Bretagne, au milieu des collines verdoyantes et des champs ondulants, se dresse un monument qui défie le temps : la Roche-aux-Fées. Ce site mégalithique préservé et arboré se situe près du village d'Essé en Ille-et-Vilaine. C’est l'un des plus impressionnants sites de la région, tant par sa taille que par son aura mystérieuse. Mais la Roche-aux-Fées est avant tout un lieu magique et parcouru par de nombreux courants cosmos-tellurique. La Roche-aux-Fées tire son nom des légendes qui l'entourent. Selon la tradition populaire, cette longue séquence de pierres dressées aurait été construite par des fées en une seule nuit, pour servir de lieu de repos lors de leurs voyages à travers la région. Mais au-delà de la mythologie, la réalité de la Roche-aux-Fées est tout aussi fascinante. Et s’il est vrai, qu’au vu de la majesté des pierres, qu’il eut mieux valu qu’elles aient été amenées à tire-d’aile, ce lieu inspire également le recueillement et l’émerveillement.
Des souvenirs du Néolithique
S'étirant sur près de 130 mètres de longueur, ce site hors du commun, date du Néolithique moyen, soit environ 5 000 ans avant notre ère. Il s’agit de l’ensemble mégalithique le plus grand de France ! Il est composé de plus d'une quarantaine de pierres de schiste pourpré cambrien. Celles-ci forment une allée couverte dont le couloir est quatre fois plus long que large. Les plus grosses pierres pèsent entre 40 et 45 tonnes chacune ! C'est un dolmen à couloir de type angevin. Il est composé d’une chambre quadrangulaire, précédé d’une antichambre moins large et moins haute que la dalle de couverture unique. La chambre principale est divisée en quatre parties et la structure mesure 19,5 m de long pour approximativement 4,70 m de large et au maximum 4,10 m de haut. Ce sont tout de même 42 pierres qui sont ainsi agencées. Cette « construction » me rappelle celle des cathédrales et leurs transepts ; comme quoi l’art de la géométrie sacrée nous vient de loin !
Et si de nombreux réseaux telluriques et cours d’eau souterrains parcourent le site, un croisement important se situe au fond de l’édifice, dans l’axe central, environ 2-3 mètres avant la pierre fermant l’allée couverte. À l’extérieur, tous les arbres se tordent et se déforment sous l’action des énergies et d’ailleurs deux arbres sont particulièrement remarquables ! À droite de l’entrée majestueuse, qui nous force d’ailleurs à s’incliner, un magnifique châtaigner réside là. Certains disent qu’il est très, très vieux, mais qu’il est également un des gardiens du lieu. De l’autre côté, un chêne incroyable, aux formes évocatrices quant aux réseaux qui le traversent, trône juste à côté de cette antique cathédrale.
Un monument au cœur astronomique
Comme de nombreux autres sites, il est orienté nord-nord-ouest – sud-sud-est. D’ailleurs, lors du solstice d’hiver (le 21 ou 22 décembre), le soleil se lève face à l’entrée du dolmen. À ce moment-là, les rayons lumineux éclairent la pierre située au fond de l’allée couverte. Si ces édifices sont encore actuellement considérés comme des tombeaux, il faut observer que leurs implantations et leurs conceptions ne relèvent pas du hasard, mais plutôt d’un savoir-faire oublié aujourd’hui. Car un monument isolé, positionné comme tel, pourrait justifier un heureux hasard, mais ce sont bien la très grande majorité des mégalithes qui possèdent ces caractéristiques astronomiques et cosmos-tellurique. Ainsi la thèse unique de la sépulture, passe en second plan et nous force à admettre qu’il nous reste tant à apprendre sur ces géants de pierres.
Il s’agit sans nul doute du plus beau site mégalithique que j’ai vu à ce jour ! Quelle que soit sa véritable fonction, le site de la Roche-aux-Fées continue d'exercer une fascination sur tous ceux qui la visitent. Son atmosphère mystique et son histoire millénaire en font un lieu de contemplation et de réflexion, où le passé se mêle au présent dans un dialogue silencieux. En fin de compte, la Roche-aux-Fées demeure un témoignage poignant et intrigant d’un passé encore rempli de mystères. De nombreux curieux, chercheurs et géobiologues continuent de l’étudier afin de comprendre le codage de cette architecture millénaire.