La Galerie Alberta Pane a le plaisir de présenter l’exposition ‘Moi-même (faute de mieux)’ dans son nouvel espace parisien situé au 44 rue de Montmorency, présentant le travail de Claude Cahun, Marie Denis, Romina De Novellis, Christian Fogarolli, Luciana Lamothe et João Vilhena.
Le titre de l’exposition fait référence à celui de la partie II du livre autobiographique « Aveux non avenus », écrit entre 1918-1929 par Claude Cahun. Cet ouvrage est un mélange de différents genres d’écriture : le journal intime, la poésie, le récit onirique et épistolaire complété par des photomontages réalisés en collaboration avec sa compagne de vie Suzanne Malherbe. Ce livre autobiographique et introspectif est un véritable parcours à la recherche du soi, un autoportrait, une quête de la possible définition de « qui suis-je? ». Avec une écriture indéfinissable, inclassable et non linéaire, où le rêve et la réalité se croisent sans cesse, Claude Cahun erre dans les méandres de l’Être sans trouver de réponse à ses questionnements, mais en nous livrant grâce à cette recherche une réflexion immensément profonde sur l’existence.
Claude Cahun est une artiste complexe et énigmatique, dont l’œuvre est totalement reliée à sa vie et imprégnée d’innombrables facettes, de fascination, de mystères devant être encore révélés et surtout d’une grande contemporanéité. Ceci non seulement en raison des thèmes qu’elle aborde, mais aussi par l’originalité avec laquelle elle utilise une variété de médiums tels que la photographie, l’écriture, le collage et la sculpture ou encore le déguisement, la transformation, la performance et le théâtre. La force des œuvres réside dans cette recherche incessante, obsessionnelle et continue de sa propre identité, qui ne sera, pourtant, jamais trouvée, car elle est multiple, plurielle et indéfinissable.
L’exposition ‘Moi-même (faute de mieux)’ souhaite faire résonner le travail de Claude Cahun avec les oeuvres de plusieurs artistes de la galerie, afin de mettre en exergue les fils rouges qui relient cette artiste historique aux artistes qui nous sont contemporains. Les thématiques abordées par Claude Cahun, telles que le déguisement, le travestissement, la transformation, la métamorphose ainsi que les questionnements d’identité et de genre, ressortent également des recherches de Romina De Novellis, Marie Denis, Christian Fogarolli, Luciana Lamothe et João Vilhena. La relation entre les oeuvres de ces six artistes se fait aussi ressentir d’un point de vue iconographique et ce, peu importe le médium.
Marie Denis travaille dans et avec la nature. Elle parcourt les sites, collecte les objets sans âge et éléments naturels qui sont ses matériaux de prédilection. Son travail est imprégné de masques végétaux et de métamorphoses, que le temps et son goût du paradoxe impriment aux matières, celles qu’elle apporte au végétal, puisque la nature est au centre de son travail. Ses œuvres témoignent de la force d’un dialogue entre la nature et son corps. Telle une Circé, elle tente de créer ce qu’elle appelle « une alchimie de points de vue » et déploie les forces de la nature — de sa propre nature — minérale et tellurique. Une puissance qui interpelle et hante nos regards avec une sorte d’urgence et non sans une touche d’anarchie. Les œuvres de Marie Denis semblent nous guider à travers le regard d’une femme qui a décidé de s’ouvrir à l’âme des choses et à leurs métamorphoses.
Marie Denis est une artiste française dont les œuvres ont été exposées dans plusieurs institutions en France et à l’international. De nombreux projets d’envergure lui ont été confiés et, parmi les plus récents, nous comptons une exposition personnelle à la Maison de Chateaubriand (2023-2024) dans le domaine départemental de la Vallée-aux-Loups ; une commande d’une œuvre in situ pour le collège Jean Jaurès à Bannalec (2023) ; ou encore la réactivation de l’oeuvre ‘French Touch’ pour le domaine de Chamarande dans l’Essonne (2023). Par ailleurs, elle a remporté des prix et des bourses nationales et internationales.
Romina De Novellis est performeuse, plasticienne et chercheuse. Le corps, qu’elle étudie d’un point de vue de l’anthropologie et des cultures de la Méditerranée, est au centre de son travail. L’artiste se sert des théories écoféministes comme paramètre pour analyser et dénoncer les rapports d’oppression de nos sociétés et les dichotomies : nature/humanité, féminins/masculins, nord/sud, scientifique/intuitif, pouvoirs/corps, establishment/contre-cultures. Romina De Novellis pose un regard critique envers toute forme de rituel. Les fêtes populaires, les traditions liées aux cérémonies religieuses encagent souvent le rôle de la femme dans une position secondaire et de soumission. C’est pourquoi le travail de cette artiste s’adresse aux corps, aux gestes de soin et aux moments intimes de prise en charge de l’autre.
Diplômée de la Royal Academy of Dance de Londres, Romina De Novellis consacre plusieurs années à la danse et au théâtre. Elle s’installe ensuite à Paris où elle effectue une thèse en anthropologie et sociologie sur l’autisme et la performance à travers l’analyse des comportements hors normes.
Romina De Novellis a une actualité foisonnante. Au cours de l’année 2022, elle a réalisé de nombreuses performances. Parmi elles, nous retrouvons les quatre performances de la série ‘La Cultura che Vive’ exécutées au Jeu de Paume à Paris, dont la dernière au lieu le dimanche 29 janvier ; mais aussi ‘The Last Supper Project – A Mediterranean Ecofeminist Dinner’ présentée à l’espace Jean Vilar de la ville d’Arcueil dans le cadre du festival Les Écrans Documentaires ; ‘Le Peuple des femmes - une performance dîner autour de l’écoféminisme’ réalisée à La Croisière d’Arles ; ou encore ‘Tou.t.es sorcières’ présentée à Ivry-sur-Seine en France.
Christian Fogarolli travaille avec plusieurs médiums, comme les installations, la photographie, la sculpture et la vidéo. Sa recherche explore les liens avec les théories et les disciplines scientifiques, qui, souvent et inconsciemment, ont eu recours à l’art pour avancer et devenir une science. Son travail se caractérise par un fort intérêt pour la nature de l’identité, étudiée sous différentes perspectives, comme la recherche d’archives : la perception de l'image et de l'objet est un élément essentiel de la poétique de l’artiste. Dans ses oeuvres, l'artiste cherche toujours un équilibre liant des objets, des images, des sons, caractérisés par des concepts opposés et des temporalités différentes. Le fil de sa recherche se développe autour de la mémoire, de l’image, de l’identité, des archives, des traces.
Après une licence en archéologie obtenue en 2007, Christian Fogarolli poursuit son cursus historico-artistique à l’Université de Trente ainsi qu’à l’Université de Vérone avec un master en restauration d’oeuvres d’art. Depuis 2011, il se consacre aux recherches sur les pratiques artistiques, philosophiques et historiques. Son travail a été présenté en Italie mais aussi à l’international. Au cours de l’année 2022, il a participé aux expositions collectives ’Cerebro(s)’ (Espacio Fundación Telefónica, Madrid, Espagne, Barcelone, Espagne), ’The Mountain Touch’ (Museo Nazionale della Montagna 'Duca degli Abruzzi’, Turin, Italie), ou encore ‘Beyond Baroque’ (Schloss Waldegg, Feldbrunnen Canton Solothurn, Suisse). Plus récemment, il a été sélectionné pour présenter une exposition personnelle au Mart de Trente.
Luciana Lamothe it et travaille à Buenos Aires, Argentine. De la sculpture à l’installation, en passant par la vidéo et le dessin, l’œuvre de Luciana Lamothe offre une réflexion sur la violence vitale qui se dégage de la relation entre le corps humain et l’architecture. En utilisant des matériaux industriels issus du domaine de la construction, avec lesquels elle travaille depuis presque deux décennies, l’artiste revient sur une question fondamentale de l’architecture : la primauté de la fonction sur la forme. Ses sculptures et ses installations génèrent une tension constante : la dureté et la résistance des tubes métalliques, des plaques en acier ou en bois et des joints d’échafaudage sont mises à l’épreuve et laissent entrevoir leur ductilité.
Le travail de Luciana Lamothe parle d’action, de transformation et de révolution, en se plaçant entre l’idée de construction et le moment qui précède la destruction. C’est peut-être au cœur de cet instant où réside une partie de la force qui émane de ses œuvres, une force capable de perpétuer et de stimuler la possibilité toujours latente d’une mutation. Le travail de Luciana Lamothe a été présenté en Argentine et à l’international (Brésil, États-Unis, Espagne, France, Italie etc.) comme au Museu da Mare (Art en Loco, 2010) à Sao Paulo, au centre d’art De Appel à Amsterdam (Fluiten in het Donker, 2011), en Argentina (Sabotage, 2011), à la Maison Rouge à Paris (My Buenos Aires, 2015) ; au programme d’Art Public d’Art Basel Cities à Buenos Aires (Rayuela, 2018) sous la direction de Cecilia Alemani ; à la section Meridians de Art Basel Miami (2019, commissariat : Magalí Arriola) ; entre autres. En 2019, elle a été lauréate de la bourse pour artistes de la Pollock-Krasner Foundation de New York et du programme de résidence d’Art Dubai, aux Émirats Arabes Unis. En 2011, elle a obtenu le Lichter Art Award (Francfort-sur-le-Main, Allemagne).
João Vilhena vit et travaille à Paris, France. Son travail est guidé par l’intérêt qu’il porte au rôle de celui qui regarde. Pour lui, c’est bien le regard qui fait l’œuvre, qui l’active et lui donne du sens. Ses dessins, exécutés avec précision, entament un dialogue entre l’image et les mots. D’une part, il se sert de quelques trucs comme l’illusion d’optique, le trompe-l’œil et l’anamorphose. D’autre part, dans les titres de ses œuvres, il crée des contrepèteries, des anagrammes et d’autres jeux de mots.
Quant aux sujets qu’il traite — souvent subversifs et toujours érotiques ou érotisés —, ils sont largement inspirés de l’iconographie de diverses sources de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle, et notamment des cartes postales présentant des comédiennes en costume, des images d’Épinal ou encore des scènes de foires.
Diplômé de la Villa Arson, lauréat du prix Rothschild Painting en 2003, João Vilhena a exposé son travail au sein de nombreuses institutions privées et publiques en France, en Italie et à l’étranger. Parmi ses expositions récentes on compte son exposition personnelle ‘Beau à la louche’ à la Galerie Alberta Pane (2022) ; ‘At the End of the Day’, une exposition collective organisée au Odunpazarı Modern Museum à Eskisehir, en Turquie (2021) ; ‘Instructions pour couper les ficelles’ à la Galerie Alberta Pane à Paris en 2020 ; ‘The collection of Mr. X, The man who lived 500 years’ à la Galerie Alberta Pane à Venise (2019, commissaire : Joana P. R. Neves). Il a aussi exposé en solo show à la foire Drawing Now à Paris en 2019 ; en 2015 à l’exposition ‘Les fragments de l’amour’, au Centre d’art contemporain la Traverse (commissaire : Léa Bismuth), à Alfortville, en France, mais aussi à ‘Recto/Verso’ à la Fondation Louis Vuitton. En 2023, il participera à la 16ème édition de la foire Drawing Now comme artiste focus avec la Galerie Alberta Pane.