La raison pour laquelle mon travail a affecté le public durant toutes ces années est qu’il attire leur attention à leurs vies et aux choses dans leurs vies. Il y a une part d’humilité qui l’accompagne. - Rachel Whiteread
Gagosian Genève est heureuse de présenter une exposition de sculptures récentes et d’oeuvres sur papier de Rachel Whiteread.
L’approche de Whiteread à la sculpture est fondée sur la traduction d’espaces négatifs en formes solides. Moulant à partir d’objets usuels ou à partir d’espaces autour ou au sein de mobilier et d’architecture, elle utilise des matériaux tels que le caoutchouc, le plâtre dentaire ou la résine afin d’enregistrer chaque nuance. Dans ses oeuvres récentes de grand format, les intérieurs vides d’abris de jardin sont reproduits en ciment et en acier, rappelant des oeuvres architecturales antérieures telles que Ghost (1990), House (1993) et l’imposante sculpture en ciment Boathouse (2010), installée au bord de l’eau dans le lointain paysage Nordique de Røykenviken. L’exposition se concentre sur une série de sculptures récentes en résine, moulées à partir de portes et de fenêtres dans des tons éthérés d’eau-de-nil ou gris métallisé ainsi qu’une sélection de collages en plusieurs couches composées de carton, de papier et de feuille d’argent. A la surface des sculptures, les changements de lumière et d’ombre deviennent des dimensions subjectives. Appuyées contre ou fixées au mur, ces oeuvres à la fois massives et spectrales, contreparties des éléments utilitaires desquels ils sont dérivés, font écho à des oeuvres de grand format en résine antérieures telles que Untitled (Floor) (1994) et One Hundred Spaces (1995).
Les oeuvres sur papier de Rachel Whiteread révèlent des nuances esthétiques qui vont au-delà des histoires trouvées de ses sculptures. Untitled (Amber) et Untitled (Green) (toutes deux de 2012) sont des constructions diminutives de carton montées sur du papier à lettres marqué de graphite, peint à la feuille d’argent, afin de former des monuments minuscules, imparfaits, terminés avec des « fenêtres » en celluloïd. Chaque oeuvre engage fraîchement ses préoccupations actuelles avec la masse et le vide, les textures de la vie et de l’histoire et les traces omniprésentes de la présence humaine.
Rachel Whiteread est née à Londres en 1963. Elle a étudié la peinture à la Brighton Polytechnic de 1982–85 et la sculpture à la Slade School of Fine Art de 1985-87. Elle a reçu le Turner Prize en 1993. Son travail a été exposé à travers le monde dans de nombreuses expositions individuelles et de groupe, notamment au British Pavilion à la 47ème Biennale de Venise (1997); “Rachel Whiteread,” Serpentine Gallery, Londres (2001, également exposée à la Scottish National Gallery of Modern Art, Edinburgh); “Transient Spaces,” Deutsche Guggenheim, Berlin (2001, également exposée au Solomon R. Guggenheim Museum, New York, en 2002); Kunsthaus Bregenz, Autriche (2005); MADRE, Naples (2007); Museum of Fine Arts, Boston (2009); et “Rachel Whiteread: Drawings,” Hammer Museum, Los Angeles (2010, exposée également au Nasher Sculpture Center, Dallas et à la Tate Britain, Londres). Ses commissions publiques incluent notamment House (Londres, 1993), Water Tower (New York, 1998), Monument (Londres, 2001), et Embankment à la Tate Modern Turbine Hall, Londres (2005). En 1996 elle a reçu la commission controversée pour le Mémorial de l’Holocauste à la Judenplatz de Vienne qu’elle à terminé en 2000.
Whiteread vit et travaille à Londres.