L’esclavage est aussi ancien que la guerre ; les esclaves sont des voisins capturés à l’occasion d’un combat ou d’une razzia et que l’on utilise comme ouvriers agricoles ou comme employés rituels ou gardiens dans les cimetières royaux (Mahabo).
Ce sont les marins arabes qui dès le Xe siècle vont donner à l’esclavage sa dimension purement commerciale et économique. Ils viennent dans leurs comptoirs malgaches pour acheter des esclaves destinés à devenir eunuques dans les harems d’Arabie.
Donc, le besoin étant constant et en pleine croissance pour les notables sakalavas qui vont en permanence en quête d’esclaves pour faire du commerce et de business et cela devient un but de guerre et à partir du XVIIe siècle, les pirates et les trafiquants européens de tout bord vont étendre le réseau commercial arabe du trafic d’esclaves.
C’est l’époque des premières colonies et la main-d’œuvre qui est nécessaire pour le développement des terres agricoles à la Réunion, comme en Afrique du Sud, au Mozambique ou au Brésil.
En effet, le trafic arabe ne cesse pas pour autant : Zanzibar restera un marché aux esclaves florissant jusqu’en 1873.
A Nosy-Be, les premiers missionnaires vont acheter des esclaves pour les affranchir et les convertir en faire les premiers chrétiens.
La France abolit l’esclavage dans ses colonies le 27 avril 1848. Par contre, à Nosy-Be, les esclaves ne seront officiellement pas abolis qu’en 1896.
De l’an 900 à 1848, l’esclavage a été un élément clé du développement économique et social de notre Ile aux parfums.
La situation des esclaves à Nosy-Be depuis 1848
Depuis l’abolition des esclaves en 1848, l’esclave à Nosy-Be a pris une nouvelle forme dimensionnelle et surtout une nouvelle allure. Donc, l’esclavage commence à s’installer à Nosy-Be depuis l’année 1848 qui finit par aboutir à la mise en place d’un esclavage moderne. Les esclaves anciens devenaient des esclaves industriels et agricoles pour assurer les matières premières demandées par les agroindustriels.
Donc, l’arrivée des français à Nosy-Be, a transformé l’esclavage commerciale en esclavage industriel. Les esclaves affranchis deviennent des esclaves agrico-industriels qui fournissent des matières premières utilisées dans les industries agroalimentaires multinationales.
Prenons, l’exemple de la sucrerie de Nosy-Be, qui fabrique des sucres et du rhum à partir des matières premières cannes à sucre. Dans ce cas le travail des ouvriers-esclaves est très pénible, mais ils gagnent des salaires dérisoires ou bien des salaires de misères. Alors, le système capitalistique d’exploitation de l’homme par l’homme a pris une place importante dans la société nosybéenne. Ceci étant, l’esclavage moderne a dominé le système socio-économique de notre Ile.
L’esclavagisme n’a jamais terminé jusqu’aujourd’hui mais juste la forme et le maitre change de look suivant l’évolution du monde économiquement moderne. En effet, l’existence et la persévérance de l’esclavagisme dans notre système social et économique toujours viable et visible à l’heure actuelle constitue un vrai goulot d’étranglement qui freine notre développement. On vit toujours dans une économie sans partage équitable des revenus et égocentrique.
Les riches restent toujours riches et les pauvres deviennent de plus en plus démunis.