Le musée Carnavalet, a succédé en 1866 dans la collecte d’objets archéologiques et de sculptures à des institutions plus anciennes : les musées du Louvre et des monuments français qui remontent aux années 1790 et le musée de Cluny. Ceci explique la teneur de ses collections de sculptures, beaucoup plus riches en œuvres du XIXe siècle que des époques antérieures. Le XVIIIe siècle et la période révolutionnaire sont cependant représentés par un très bel ensemble de terres cuites et plâtres dus à Chinard, Augustin Dupré Dardel… réunis dans les années qui précèdent le premier centenaire de la Révolution.
Les premiers responsables du musée Carnavalet, Jules Claretie, Georges Cain… étaient par leur ascendance ou leurs activités d’écrivains ou d’artistes, très informés de la vie culturelle parisienne du XIXe siècle. Ils collectionnaient de considérables ensembles de portraits en buste ou en médaillon de célébrités littéraires, artistiques, politiques, scientifiques. Deux fonds, notamment sont fameux, l’un d’œuvres de David d’Angers, l’autre donné en 1888 par ses héritiers de Dantan Jeune. Ces collections de sculptures du XIXe siècle ont un intérêt bien particulier, elles illustrent le développement de l’industrie d’art au cours de ce siècle, et phénomène peu représenté dans les musées de beaux-arts où les œuvres originales sont privilégiées. Par ailleurs, la collection de caricatures, très rarement conservées dans les collections publiques françaises ou étrangères est unique par son importance et sa variété : plus de trois cents charges de Dantan jeune illustrent la vie culturelle française et européenne de la première moitié du XIXe siècle, celles de Paul Bourbier et de Katra le monde théâtral, celles de Daumier (Edition Sagot-Legarec), la politique de la Monarchie de juillet.
Musée d’histoire, Carnavalet renferme donc des sculptures très variées tant par les matériaux que les techniques : terre, plâtre, cire, bronze, marbre, éditions de moulages, photosculpture… Outre l’ensemble de portraits et de charges, le visiteur peut voir aussi de nombreux projets pour des monuments parisiens, qu’il s’agisse de statues, de tombeaux, de décors architecturaux, pour des édifices publics (arc de triomphe de l’Etoile, fontaine de Grenelle, banques…) du XVIIe au XXIe siècle.